Bandeau Longueur d'Ondes n° 101

Tais rien !

Tais rien ! - Photo : Antoine van der StraetenJeu de mot évocateur et assumé, les “Tais rien !” ont marqué les esprits du dernier Festival en Othe. Découverts par Fabienne Barthélémy, co-directrice artistique du festival, lorsque le duo joue à Troye dans un café-concert, leur participation à ces soirées musicales signe le début de leurs premiers pas en festival…

 

Trac

“Jusque là on avait l’habitude de jouer dans des bars ou des lieux où le public ne vient pas toujours pour écouter de la musique. Là on se retrouve devant tout un auditoire avec une scène dédiée rien qu’à nous… C’est extraordinaire.” nous confie Lorette qui, dans le duo, enchaîne violon, chants, pianica, piano, et percu. Une expérience qu’ils vivent comme un rêve éveillé. “Je peux te dire que j’ai eu une boule au ventre avant de rentrer sur scène comme jamais j’en ai eu jusque là. Ca donne des frissons et l’envie de recommencer ! ” rétorque et frisonne encore Micke, en charge de la partie écriture, du chant et des accords à la guitare.

 

Caravane

Tais rien ! - Photo : Antoine van der StraetenConcept musical et initiative sonore, pour les identifier, il faut remonter quelques mois en arrière… Formation récente, l’aventure des Tais Rien ! débute en septembre 2010. Micke et Lorette décident de prendre une année sabbatique pour vivre leur passion musicale et la véhiculer… en caravane dans toute la France ! Classée “chanson française festive”, leurs paroles sont loin d’être dénués de sens : “On peut se poser la question de ce que l’on peut dire ou pas dans une chanson, eh bien comme notre nom l’indique, ce n’est pas le propos. On commence notre album avec le titre “La Marseillaise” où l’on fait le constat de ce que ce chant, à la base révolutionnaire, est devenu.” Ingénieux encore, leurs textes travaillés cherchent à questionner.

Tais rien ! - Photo : Antoine van der Straeten
En exemple, lorsque Micke revisite les propos du documentaire “Un autre monde est possible” de la rappeuse et réalisatrice marseillaise Kenny Arkana : déconstruits puis reconstruits en rimes, la teneur du film reste intacte. Là encore ils frappent lorsqu’en chanson, ils retracent la fin tragique de François, cet homosexuel décédé sous les coups de néo-nazis à Metz. Le titre s’appelle “Parc Léo”. Investis tous deux dans cette aventure musicale, ils sont malgré tout touchants de candeur et d’espoir et cela séduit largement le public.

 

Tais rien ! - Photo : Antoine van der StraetenTour de France

Leur autre ambition : défendre les radios associatives. Parti du constat de leur disparition en masse, ils souhaitent faire un tour d’horizon de chacune des stations associatives qu’ils croisent sur leur chemin afin de comprendre leur fonctionnement et disfonctionnement. En forme d’enquête ils comptent, à l’issu de ces rencontres, établir un bilan-constat de celles-ci. Une façon pour eux d’être solidaires de ces initiatives bénévoles. Donner du sens à leur actes musicaux est ainsi le maître mot. “La musique peut contribuer à un effort citoyen” souligne Micke. Sur  les routes de France, le duo poursuit son chemin. Peu à peu, les dates s’enchaînent et l’année sabbatique se prolonge… Prochain départ pour leur caravane musicale :  le Sud-Ouest. À bon entendeur…

http://www.myspace.com/tais.rien
Texte : Elodie  Fournot

Photos : Antoine van der Straeten

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