Bandeau Longueur d'Ondes n° 101

Chinaski

Chinaski & Melchior - Photo : Marylene EytierEn 2008, il fêtait ses 10 ans de carrière avec « Noces de Zinc ». En 2010, il est toujours sur la route. Malgré les difficultés, l’envie toujours intacte de jouer, de porter son verbe, envers et contre tout. Rencontre de vers en verres avec Jean-Louis Chinaski.


Chinaski, c’est un pseudo, c’est aussi le double auto-biographique de Bukowski. Un rapport ?

Chinaski : Oui, bien sûr, c’est un gros clin d’œil et un hommage à Charles Bukowski, qui pour moi est un grand écrivain et mon écrivain préféré. Je peux le lire n’importe quand, dans n’importe quel état, n’importe où…

Tu dis dans « n’importe quel état », il y a chez Bukowski trois lignes directrices : La poésie, les femmes et l’alcool. Commençons par ce dernier.

Chinaski : Ce qui m’a touché en premier c’est la poésie, pouvoir faire des histoires avec des fragments anodins de vie, des choses banales. Il a ce sens de l’humour incroyable et cette poésie du quotidien. Mais aussi cet aspect malsain, les bars, la picole… Il est vrai que je bois, je ne suis pas un ange et d’autres boivent plus que moi et finissent au fond du trou. Ça n’est pas la quantité, encore faut-il le supporter.

Dans mon travail, l’alcool était présent surtout au début, bien moins maintenant. J’ai dû digérer complètement et avec l’âge, on change, nos vies évoluent. Oui l’alcool ça peut mener au fond du trou, très vite et de manière dramatique. Ceci dit, je ne fais pas, dans mes chansons, l’apologie de l’alcoolisme, mais il est vrai que c’est une partie de ma vie. Actuellement la chose est moins centrale, je développe plus une écriture poétique, sur des couleurs, des images et surtout : Les femmes ! J’ai arrêté de parler de l’alcool mais je parle plus des femmes maintenant !

Parles-nous de ton dernier disque : « Noces de zinc »

Chinaski : Qui est sorti en 2008. C’est un travail de groupe d’un point de vue musical, et c’est moi qui suis à l’origine des textes. Actuellement je suis sur un projet solo, car pour tourner, on en est arrivé à un point ou il devenait impossible de faire beaucoup de dates avec l’ensemble du groupe. Le contexte n’est pas facile, salles de concerts, maisons de disque, c’est partout la crise, j’ai donc réduit les effectifs, ma petite entreprise maintenant c’est tout seul.

Je tourne avec un autre artiste que j’ai rencontré : Melchior Liboà, nous avons des univers qui se ressemblent tout en étant différents. Partir à deux, c’est beaucoup plus simple et plus léger : une guitare, un ampli, une boîte à rythme, on arrive à pouvoir partir en train.

Quels sont tes projets à venir ?

Chinaski : Dans l’immédiat, tourner le plus possible dans cette formule et ensuite, faire un cinq titres, complètement seul et travailler à partir de cet enregistrement, démarchage, radio, recherche de concert, le truc traditionnel. Il est vrai pourtant que la musique ça a tellement changé, depuis que j’ai commencé Chinaski, il y a un peu plus de 10 ans, j’ai vécu toute cette transformation, quelque chose d’énorme et de très rapide.

À commencer par l’aspect professionnel, de plus en plus de musiciens doivent avoir un boulot à côté pour être musicien.

Chinaski : Tout à fait d’accord, comme je te le disais, c’est pour ça que pour moi, la structure groupe, ça n’était plus possible, on était dans un impasse. Avoir le statut d’intermittent était devenu impossible pour certains, comme le projet Chinaski, j’en suis le fondateur, j’ai préféré le continuer en solo, malgré tout. Cela n’empêche pas de continuer à nous voir et parfois à jouer ensemble.

Propos recueillis par Yan Pradeau

Photos : Marylène Eytier

Site de Chinaski
Site de Melchior Liboa

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