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Les Rois de la Suède

Le 7 octobre 2010
Place des Abbesses (Paris)

Ils étaient là dans le cadre de la Fête des Vendanges afin de présenter “Best of vol.1”, leur premier album. Rencontre sans queue ni tête avec Les Rois de la Suède, autrement dit : Le Poulpe, le “Cascadeur du rire”, Ivan, ex-Fatals Picards et François le “Ninja scandinave”.

Une quelconque référence avec le maître de la Suède : Ingvar Kamprad, fondateur d’Ikea ?
Ivan : Non, bien qu’il nous envoie des subventions.
Le Poulpe : On a un rapport assez éloigné avec la Suède, suite aux dernières élections, qui on vu la droite arriver au pouvoir, on a décidé de s’exiler en France, qui reste un pays de gauche !
Ivan : La preuve : Bernard Kouchner, Eric Besson, des vrais hommes de gauche !

Quoique que Bernard Kouchner risque de ne plus en être, dés le prochain remaniement ; il ne reste donc plus que Besson comme caution gauchiste ! Dans quel autre pays allez-vous vous installer après celui-ci ?
Ivan : Il ne reste plus que Besson, mais il reste le meilleur !

C’est un exil ou une conquête ?
Ivan : Quelque part, prenant Napoléon pour référence, est-ce que ça n’est pas un peu la même chose ?
Le Poulpe : C’est plus une démonstration du bon goût et du savoir-vivre suédois. C’est ce que l’on essaie de faire rayonner.

Les boulettes de viande à la sauce aux airelles ?
Ivan : C’est plutôt du côté d’Ikea ça !

Revenons à la musique : quand et comment l’épopée des Rois de la Suède a commencé ?
Ivan : C’est parti de la rencontre entre Le Poulpe et moi, on était en train de filmer une recette de cuisine et on s’est dit : “Oh la la, on fait bien la cuisine ensemble et si on faisait un groupe ?”… Au début on voulait faire une comédie musicale, basée sur “Top Gun”, un chef d’œuvre du 7ème art et sur le socialisme, chose qui nous tient à cœur. Ca devait s’appeler “Top Gun et les Rois de la Suède”. Comme on a finalement rien fait de tout ça après l’avoir écrit…
Le Poulpe : Ca nous a pris un an et on s’est dit : “Tiens et si on jetait tout à la poubelle ?”
Ivan : On n’a pas tout jeté à la poubelle, puisque notre premier disque regroupe cette comédie musicale en bonus et notre premier album officiel. Ca sera un double album ! Comme Elton John.
Le Poulpe : Faisons les choses simplement, autant commencer tout de suite par 27 chansons !

Il y un mélange fanfare roumaine d’un côté et rap rigolo de l’autre ? Vous êtes en phase avec l’actualité ?
Ivan : Quelque part on est des exilés, des apatrides, des gens que l’on rejette. On aime ce côté festif de la fête du désespoir. Chantons avant que la caravane brûle !

L’humour comme politesse du désespoir ?
Ivan : Bien que les grands comiques soient de grands désespérés, nous, paradoxalement, pas du tout ! Comme quoi, on ne doit pas être très drôle…
Le Poulpe : Dans nos chansons il n’y a que de la joie, de la bonne humeur, de l’amour et des trucs un peu plus graves.
Ivan : Des rimes, de temps en temps, des mélodies… C’est pas mal ! Raphaël ne le fait pas tout le temps !

Comment vous négociez le passage du studio à la scène ?
Ivan : Sur scène nous sommes quatre : deux guitaristes, un batteur, des boucles et des samples.
Le Poulpe : Pour l’album on était deux à l’écriture et trois à l’enregistrement, avec Camille Ballon (No One is Innocent, Java) à la réalisation.
François : C’est quelqu’un de très engagé, qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui n’a peur de balancer des trucs
Ivan : Des tomates surtout !

Une chansons que vous auriez aimé écrire ?
François : “Tiens voilà du boudin !” Toute les valeurs de la légion étrangère, dans lesquelles je me reconnais.
Ivan : “La chanson des vieux amants”
François : J’en ai une autre : “La Marseillaise” qui traduit bien ce côté aventureux des Rois de la Suède de venir en France, un pays qui a la longue tradition de couper la tête de ses rois.
Le Poulpe : La reprise du thème de “Top Gun”, par Gérard Lenorman : “Le bleu des regrets”.

Les années 80 ! Ca n’est pas le summum du mauvais goût musical en France ?
Le Poulpe : Ah non ! Pour moi c’est l’orgasme ! Les années 80, c’est le meilleur !

Blues Trottoir ? Jakie Quartz ?

Ivan : Ce ne sont pas les plus mauvais ! Il y des bons trucs dans les années 80, c’est une bonne période de Sardou, par exemple…
François : Notons qu’il défend les Roms en ce moment.

Qui a chanté : “Tout le monde tape des Roumains” ?
Ivan : C’est moi ! Mais avec l’accent ça passe mieux. C’était drôle, ça l’est moins maintenant…

Evoquons les Fatals Picards ; on retrouve dans Les Rois de la Suède cette incise, cette causticité qui ont fait le son du groupe…
Ivan : J’écrivais les trois quarts des morceaux des Fatals quand j’y étais, j’en ai écrit la moitié ici, forcément. Même si notre orientation musicale et sexuelle est différente.
Le Poulpe : Au niveau de l’écriture on écrit à deux et pour la compo, c’est Ivan qui fait tout, j’arrive juste à la fin en disant : “Là, il faudrait un bruit de fusil à pompe” ou bien les break musicaux ; ces passages où il ne se passe rien.
François : Moi je fait du rice cooker ! De l’appartement raviolis ! Et sur scène je fais de la guitare.
Ivan : C’est François qui faisait les chœurs dans Queen !

Quoi dire d’autre avant que l’on se quitte ?
François : Achetez l’album pour que je puisse m’acheter un scooter !
Ivan : Le 3 décembre au Café de la Danse avec les C++ en première partie.

Propos recueillis par Yan Pradeau
Photos : Marylène Eytier
www.lesroisdelasuede.com


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