Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

GIRLS IN HAWAII

 Happy girlsday from Hawaii

 

Sortir en semaine pour se vider la tête de toutes les données professionnelles non négligeables mais non vitales non plus : oui !  Mais pouvoir sortir pour en plus aller fêter les 20 ans du premier album de Girls in Hawaii avec le groupe en live c’est la cerise sur le spéculoos, car comme son nom ne l’indique pas, le groupe est originaire de Belgique comme ce petit biscuit.

 

 

Faisant ses débuts en 2001 sous l’élan des deux chanteurs Antoine Wielemans et Lionel Vancauwenberge, le groupe ne tarde pas à être rejoint par le bassiste Daniel Offermann, le guitariste Brice Vancauwenberge et le batteur Denis Wielemans. Le groupe a connu une pause de deux ans après la mort du batteur et frère d’un des chanteurs en 2010. Une épreuve évidemment difficile pour la vie personnelle du groupe, toujours soutenu par ses fans et qui s’est relevé avec l’album Everest, introspectif et profond. Aujourd’hui après 4 albums studios et 1 album live GIH vient tourner en Belgique et en France pour célébrer la sortie de From Here To There sorti en 2004 en jouant l’intégralité de l’album.

 

Avant le plat de résistance, Teenage Bed vient occuper la scène. Lumière bleutée, guitare folk a la main et table d’effets multipiste à son côté. On pourrait penser au nom de scène de l’artiste qu’il s’agit d’un groupe mais il n’en est rien. La coupe de cheveux a la Saez qui joue à quelques kilomètres de là, chemise à carreaux type bûcheron canadien, le musicien originaire de Bretagne nous porte sur des ballades indies en majorité anglophones mais pas que… Avec une voix rappelant un peu Jo Mascis (Dinosaur Jr) dans les aiguës, un peu Elliott Smith dans sa façon de poser sa voix à la limite de la justesse, elle n’en est pas moins reconnaissable et pose déjà un gros point fort sur ses chansons.

 

Avouant avoir rencontré l’un des chanteurs de GIH la semaine dernière lors d’un petit concert intimiste qu’il donnait devant 15 personnes dans un appartement de Bruxelles, se retrouver ici devant quelques centaines de convives lui fait un peu étrange sans pour autant l’intimider plus que ça à la vue ou plutôt à l’ouïe de sa performance, allant jusqu’à proposer une chanson écrite 7 jours auparavant.

 

La musique qu’il partage est mêlée de vague à l’âme et d’énergie océane qui vous enveloppe par vagues successives a renfort d’effet de compression sonore, de samples inversés savamment travaillés (l’ambiance du titre “Big Sur” faisant penser à certains passages de la reprise de “Wish You Were Here” par RadioHead) de rythmes posés, de samples enregistrés sur K7. La salle attentive, attendrie, sourie, scrute le musicien comme pour déceler et partager le fond des paroles dans une communion silencieuse. Du spleen, mais pas que…

Le set fini, retour à la lumière, entre-acte et de retour à l’obscurité pour l’entrée sur les planches des membres du groupe de tête d’affiche sous les applaudissements. Le setlist déjà annoncé en amont par le thème de la soirée n’empêche pas les élans joyeux du public aux premières notes de chaque morceau témoignant de l’attente des fans d’entendre de nouveaux ces morceaux en live. Et quel live ! Le son est travaillé pour être comme sur l’album malgré les années, avec ce punch en plus que l’on prend lors des concerts où chaque instrumentation gagne en force pour s’endiabler crescendo. Les 7 moniteurs éparses plus le grand écran en arrière-scène diffusent les images des clips ou des filmages du groupe pris sous différents angles.

 

Le groupe très enclin à parsemer les interludes par des petites tranches de vie et autres plaisanteries rajoute à l’ambiance joviale de la soirée.

 

 

Petite curiosité sur “Fontanelle” qui n’avait jamais été jouée en concert avant cette tournée. Enregistrée parmi les premières chansons du groupe dans une chambre avec deux micros, le rendu live ne leur était jamais apparu satisfaisant. Bien obligé de se coller à l’exercice quand on propose comme setlist l’ordre exacte de l’album. Le rendu finalement à peine retravaillé pour l’occasion rend bien. C’est en plus la première date de la tournée ici à Bordeaux.

 

Lumières rouges, la basse rentrant de plus en plus en écho avec le Charley qui bat tous les temps, “Flavor” a cette ferveur qu’ont les chansons sur lesquelles les instrus rentrent petit à petit dans le champ auditif jusqu’à entrer en résonnance. La chanson idéale sur laquelle le groupe se lâche, et le public se déchaîne. C’était déjà le cas il y’a une dizaine d’années lors de la tournée d'”Everest” ici même au Krakatoa (Mérignac) et a contrario d’un air de déjà vu, on en redemande encore.

 

Un “joyeux anniversaire” entonné par des centaines de personnes, plus loin, “Bees & Butterfly” fait résonner ses harmoniques avant que les deux chanteurs ne créent ce chant typique de GIH, symbiose de leurs deux voix déjà uniques. Catwalk montre le bout de son museau et tout en se déhanchant au grès de cette balade, nous nous demandons déjà quelle va être la suite et s’il y en a une car ce morceau était la dernière piste officielle de l’album.

 

A la fin, la grosse caisse raisonne et laisse entendre que même la piste fantôme sera de la partie. Les lumières jaune orangé plongent “Jocking About My Life” dans une atmosphère de soleil couchant tombant sur cette fin d’album. Les musiciens sortent de scène. La foule entonne l’air de rappel et déjà le groupe fend la fosse pour s’installer devant la régie avec leurs instruments acoustiques au milieu du public pour une suite bonus.

 

La flûte raisonne à merveille sur “Misses”. Le fond de l’étage est en aveugle sur cette partie du concert, puisque le balcon surplombe juste les musiciens mais le son des deux morceaux y est splendide. De nouveau en vadrouille dans la foule, le groupe revient sur scène pour “Not Dead”. Après ce nouvel extrait d’”Everest”, deux nouveaux morceaux sont annoncés. “Godess” étant le premier à présenter ses couleurs. Sous un tonnerre musical et d’applaudissements, le concert se termine sur “Rorschach”. Pour bonus, voici la tracklist de l’album original :

 

9.00 AM
Short Song For A Short Min
Time To Forgive The Winter
Casper
Found In The Ground
The Ship On The Sea
The Fog
Fontanelle
Flavor
Organeum
Bees & Butterflies (Down)
Catwalk (15:31 dont la ghost song “Jocking About My Life”)

 

Texte : Jason Pinaud

Photos : Carolyn Caro

ARTICLES SIMILAIRES