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P∅LAR MOON

Le talentueux trio poitevin sort enfin son tant attendu premier album. Portrait d’un groupe au talent indéniable.

Pølar Moon peut à première vue surprendre pour qui ne les connaitrait pas. Car son line-up est composé de musiciens-nes au parcours fort différent. On connaît Guillaume Bernard comme guitariste de Klone, groupe metal-prog qui s’est fait depuis plusieurs années une place de choix dans la scène française et internationale et que l’on aurait guère imaginé au sein d’une formation évoluant sur des territoires entre pop et trip/hop. Julie Trouvé, elle, compose, chante et joue de la basse dans le duo pop-folk Kokopeli. Quant à Julien Lepreux il joue dans différents projets synth-pop avec Malik Djoudi Moon Pallas, Kim Tim– et se consacre à la création contemporaine. Des univers fort différents donc mais qui à l’écoute de leur premier album Aura forment un tout cohérent car chacun des musiciens du combo avoue un grand éclectisme musical et une passion pour la musique qui transcende les styles et les chapelles. Un éclectisme qui n’étonne guère au final lorsque l’on connait la scène poitevine, une scène particulièrement riche et musicalement toujours intéressante :

« C’est une petite ville. Tout le monde se connaît à Poitiers. Il y a toujours eu une grande ouverture musicale ici et on finit toujours par se croiser et avoir des projets ensemble. On a en plus de supers salles comme le Confort Moderne. »

C’est sans doute pourquoi même si Pølar Moon n’est clairement pas metal on y retrouve néanmoins le côté prog de la musique de Klone dans certaines compos du trio. Julien et Guillaume se connaissent depuis de nombreuses années (ils ont même habité ensemble et c’est à cette époque qu’ils ont commencé à travailler sur des titres) :

« Le projet est né réellement en 2015 lorsque nous avons rencontré Julie. Nous avons sorti un premier EP, Rituals, puis avons commencé à travailler sur cet album. Cela aura pris au final des années car le Covid est arrivé. Nous avons alors dû arrêter et lorsque nous avons repris il y avait des titres nouveaux. Aura est donc très différent de ce qu’il aurait été s’il était sorti en 2020. »

D’autant plus différent qu’entre temps Julie s’est mise à écrire en partie en français alors que le groupe ne chantait jusqu’à présent qu’en anglais :

« J’aime les deux langues. Les sonorités sont très différentes en français et en anglais et j’exprime dans l’une et l’autre langue des émotions très éloignées les unes des autres. Il y a bien évidemment un côté plus « chanson » et littéraire avec le français. Du coup l’anglais et le français créent des atmosphères variées à l’intérieur du disque. »

Et c’est bien l’émotion qui nous étreint à l’écoute d’Aura, un disque délicat et vaporeux qui invite au voyage :

« On l’a pensé ainsi. C’est un disque qui a un côté spatial. Le groupe comme le disque nous a permis de voyager dans nos têtes et dans notre monde imaginaire. Et on espère qu’il fera aussi voyager l’auditeur. »

Pierre-Arnaud JONARD

P∅LAR MOON / Aura-Auto-production / Klonosphère

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