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Ottilie [B]

Épisode 3

Avec son tambour comme véhicule, clin d’œil à ses origines mongoles, Ottilie [B] est allée proposer à des artistes à travers le monde des rencontres musicales improvisées qu’elle a baptisées « cartes vocales » . L’idée était de faire de ces échanges un espace de liberté et de spontanéité, et parfois comme ici avec Denis Péan, de donner lieu à des morceaux de musique, des traces poétiques, des moments de vie. Ces enregistrements sauvages, comme un carnet de voyages, sont le terreau de son prochain album :passage: en préparation.

Ottilie [B], Épisode 3 sur Longueur d'Ondes

:Tout doit disparaître:

Nous sommes à la Fontaine-du-Mont, lieu de vie, de musique et de partage, berceau du groupe Lo’Jo. Avec Denis Péan, son leader, nous sommes décidés à prendre le temps de cette rencontre, avec une envie commune de partager nos univers artistiques, voire de créer un morceau pour mon prochain album.

Je me suis (re)mise au piano depuis deux jours ; tellement que j’en ai mal aux doigts. J’enregistre quelques bribes de la chanson que nous tentons de faire naître ensemble… et quand j’entends sa voix dans mon enregistreur, je suis projetée dans une autre dimension. J’entends le poète, celui que j’ai écouté en boucle et que j’écoute encore. Lo’Jo est pour moi un groupe précurseur d’une fusion de la matière sonore et de l’imaginaire ; comme un rassembleur de mondes. La voix de Denis est un voyage à elle seule.

Pour tous les deux, c’est la première tentative d’écriture à quatre mains. Entre fous rires, bégaiements et envolées lyriques, l’expérience est très douce aussi : quel bonheur pour moi de marier nos plumes, les ailes de ce :passage: portent pour moi un message neuf et lumineux.

Où se pose le regard
tout doit disparaître
Sur les étals des villes
dans la main des maîtres

– J’étais un sou de solitude –

Quand nous nous regardions
c’était avant
Epinglés sur le mur
c’était avant

Nu dans le ciel des livres
Les doigts comme des branches
Racines carrées de nos pudeurs

– Quand l’heure aura décru de ses certitudes –

Agitant canopée d’au-dessus nos têtes
tout doit disparaître – tout doit disparaître

Accroché aux oreilles, boucles indivisuelles,
Exode de femmes-dentelles à traines blanches
J’aurai vogué sur des éphémérides
à la solde d’un flacon d’ambroisie !
À St Patience, patron des voyageurs perdus,
je vends mes clefs, mes partitions de perles
laisse mes traces à son passage…

Laisser au sens sa direction
et le regard aux disparus
au bruit des possibles au siècle d’ombre
Dévotion, les caresses de nos corps tendus
nos halos d’harmoniques,
orphéons des galas de lune.

J’aurai vogué sur des éphémérides
à la solde d’un flacon d’ambroisie
Adieu la pulpe ! Goût de tout un aujourd’hui.
À St Patience, patron des voyageurs perdus,
je vends mes clefs, mes partitions de perles
laisse mes traces à son passage…
Nos arpèges s’élancent fous jusqu’à l’aube
le soleil couche sa braise
Vive étincelle ! Avant le feu de l’obscur.

Tout doit disparaître
17 oiseaux de la brume, les fleurs du théâtre,
les 2 dernières lettres … de la nuit !

Garde ce qu’il te chante
Garde ce qu’il te chante
Tout doit disparaître
Au siècle d’ombre
Tout doit disparaître
…Quand l’heure aura décru de toutes ses certitudes.

 

www.ottilieb.com
Ottilie [B]

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