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POUR QUELQUES EPs DE PLUS

 

Voici les 24 EPs sélectionnés par la rédaction de Longueur d’Ondes pour la période janvier-février 2024. Bonne écoute !

 


 

AbelEssence Ivresse

 

Un an après la sortie de son premier EP Dolce Vita, Abel récidive avec cet Essence Ivresse. Un disque qui confirme toute l’étendue de son talent. Ce disque inscrit le jeune artiste comme un futur grand espoir de la chanson française. Surtout il nous offre un titre magique avec “Essence Ivresse”, un morceau d’une beauté absolue et addictif qui fait que plus on l’écoute, plus on a envie de l’écouter. Abel est capable de morceaux qui lorgnent vers la piste de danse : “Film Noir” ou d’autres plus épurés avec ce “Si c’est la fin du monde” qui par son côté hypnotique ressemble à une relecture moderne de François de Roubaix. Indéniablement un talent est né.

 

– Pierre-Arnaud Jonard

 


 

Alain ChamfortAlain Chamfort produit par Sébastien Tellier

 

Il vient d’annoncer la fin d’une carrière entamée il y a presque 60 ans : Impermanence, nouvel album attendu pour le mois de mars, sera son dernier. En attendant, le plus dandy des représentants de la chanson pop française génération 70 offre quatre titres réalisés avec Sébastien Tellier. Une collaboration aux allures d’évidence entre deux musiciens que rapproche un goût singulier du raffinement, de la mélodie impeccable et d’une sensualité décalée. La patte Sébastien Tellier, palpable dans les brillances synthétiques de “Chair”, épouse en finesse les notes inspirées d’Alain Chamfort, les amplifie d’orchestrations radieuses sur “Féminin” et altières sur “Whisky glace”, les deux mêlant leurs voix sur ce morceau phare qui prend le temps de l’élégance devant l’imminence du désastre.

 

– Jessica Boucher-Rétif

 


 

ContreventsContrevents

 

Le goût de la technique sonore et des machines analogiques a réuni Maxime Ingrand, connu dans Lost In Kiev, et Paul Void, ex-Stamp, ex-Al Quasar et actuel membre de Crève Cœur. Entre ambient et electronica, le duo élabore, après celles créées par Rone et Yan Péchin, une nouvelle passerelle reliant le monde musical au monde littéraire d’Alain Damasio. Ces cinq morceaux suffisent à construire une progression émotionnelle où l’électronique froide s’aère peu à peu, laisse entrer l’organique, les voix (“Dreamer’s Sleep”) puis la mélodie d’une guitare (“Eau-forte”), l’aléatoire s’immisçant peu à peu dans l’infaillibilité des machines. En se passant presque entièrement de mots, Contrevents offre une traduction sonore aussi somptueuse que bouleversante des anticipations hautement conscientes de l’écrivain.

 

– Jessica Boucher-Rétif

 


 

Futures EXESHuman Shape / Color Shades

 

Composé de membres issus de la scène noise et punk hardcore lilloise, Future EXES a visiblement choisi de débarrasser sa musique de l’éventuel superflu qui aurait pu entraver son efficacité. Les quatre titres que composent cet album sont bruts de fonderie, tapent directement là où il faut, libérant une énergie capable de faire danser le pogo à des neurones stimulées par les guitares saillantes et une rythmique qui ne fait pas de cadeau, ce qu’on ne lui demande pas de faire d’ailleurs. “Stand Still”, “Never Bored Valley”, “Unshoeable” et surtout “I Lost My Phone” démontrent que le combo a parfaitement su extraire la substantifique moelle de leurs écoutes des Pixies ou Sonic Youth pour façonner ce très prometteur Human Shape / Color Shades.

 

– Xavier-A. Martin

 


 

Kloé LangCe que la nuit

 

Cet EP de Kloe Lang nous plonge dans une bien belle mélancolie. On est clairement ici dans l’univers de la chanson française mais la chanteuse distille en plus une petite pointe d’électro à ses compositions qui rendent l’ensemble assez mystérieux. Les textes sont très beaux, poétiques au possible et nous touchent en plein cœur. La voix de Kloe Lang navigue sur ses textes superbes avec un ton qui rend l’ensemble brumeux et irréel. Intriguant et fascinant.

 

– Pierre-Arnaud Jonard

 


 

Last QuarterFor The Hive

 

La tendance heavy psych déjà assez répandue se pare chez le quatuor parisien d’influences inédites qui lui confèrent une vraie originalité. À la manière de Slift, The Last Quarter conçoit sa musique comme la bande-son d’un film imaginaire et son deuxième EP poursuit les aventures du « Space Bee Keeper », un vaisseau au précieux chargement : la dernière colonie d’abeilles, symbole du dernier espoir de survie dans un monde que l’on devine post-apocalyptique. D’un terreau bluesy à la lourdeur stoner, du solo de guitare classic rock de “Deep Into Space” à la basse funky de “We’ll Be Just Fine”, la variété stylistique trouve son fil directeur dans cette narration épique.

 

– Jessica Boucher-Rétif

 


 

LeanwolfLimbo

 

Après un premier EP paru en 2021, les Montpelliérains de Leanwolf sortent aujourd’hui un second EP tout aussi réjouissant que ne l’était leur premier opus. On dira EP car le groupe l’a nommé ainsi mais on a plus affaire ici à un mini-album, ce Limbo nous offrant pas moins de trente minutes de musique (et on sait qu’il est des genres – punk, hard-core, thrash – où 30 minutes suffisent à faire un album). Leanwolf donne dans le blues mais dans le blues moderne : on pense à Gov’t Mule ou au Black Crowes en les écoutant. Il y a d’ailleurs comme chez ces derniers un sens du groove indéniable et même si Leanwolf est blues il peut parfois s’aventurer sur des territoires presque funk. Un très bon disque qui confirme tout le talent de ces Sudistes.

 

– Pierre-Arnaud Jonard

 


 

Lemon RoseThe Bean

 

Les Bordelais de Lemon Rose pratiquent un rock qui prend ses influences dans les sixties avec des teintes de psyché et de garage. C’est Benjamin Monnereau qui est à l’origine du projet. Ce guitariste-chanteur a trouvé l’inspiration des chansons de ce premier EP au cours de fréquents allers-retours en train vers Lisbonne. Le Covid a ralenti les débuts du groupe qui a donné son premier concert en 2022. Benjamin a recruté Jules Vidal, le bassiste d’Order 89, Ulysse Dufour, le guitariste de Squad Surf Club et Pierre Sarrote, le batteur d’Opinion et Ever Surf. Les quatre titres ont été enregistrés à La Nef, une salle de concert située sur le site d’une ancienne poudrière d’Angoulême, d’où le son détonnant de l’ensemble. Dès le premier titre “Your Eyes On Me”, l’auditeur a envie de pousser les meubles et danser frénétiquement. Le rock de Lemon Rose se durcit avec le riff de “Set A Man On Fire” car Monnereau sait trouver cette petite accroche musicale qui reste en tête comme pour “The Bean” qui décrit l’embryon du futur filleul de Benjamin, pas plus gros qu’un haricot dans le ventre de sa mère. L’EP se termine en roues libres avec les déferlantes de guitares de “Hit Me”. Lemon Rose, déjà lauréat des prix Sacem et Barbey, ira certainement défendre son EP sur les scènes françaises. Ne les manquez pas.

 

– Dominique Grandfils

 


 

Lonny Autour d’Ex Voto

 

Le nouvel EP de Lonny nous offre des morceaux inédits, des versions alternatives et des titres live extraits de son album Ex Voto sorti il y a un peu plus de deux ans. “Blanche” et “À l’horizon” ont ainsi été enregistrées en même temps que l’album mais étaient restées inédites jusqu’à aujourd’hui. Cet EP est une pure merveille qui navigue avec élégance entre folk, chanson et country. La voix de Lonny y est d’une beauté rare. Un disque qui confirme l’immense talent de cette artiste.

 

– Pierre-Arnaud Jonard

 


 

Louis la FlemmeLésinight

 

Le texte de présentation qui accompagne son premier EP décrit Louis La Flemme comme un looser inutile. Le batteur de Pogo Crash Control a composé ses premières chansons dans lesquelles il raconte ses angoisses et galères avec un certain détachement ainsi que ses rêves de réussite sur fond de pop flamboyante teintée de guitares énervées. Le morceau titre évoque son parcours chaotique dans sa ville de Lésigny, en Seine et Marne. Louis n’hésite pas à clamer : « J’ai la haine pour toujours, je le sais ». Le ton parfois grossier s’avère réaliste et nécessaire pour décrire l’univers d’intermittence de l’artiste, mais on s’attache rapidement à ses mélodies entêtantes. On peut s’interroger sur cette flemme que Louis Péchinot a choisi d’adopter comme pseudonyme. Le musicien reconnaît être fainéant de nature, mais cette flemme reste productive car il travaille, malgré tout, à son rythme. Après cet EP, il compte bien publier son premier album et poursuivre l’aventure avec Pogo Crash Control. Un sacré programme pour un flemmard.

 

– Dominique Grandfils

 


 

LplpoDeeper

 

Après un premier album en 2016, Tentaclemade, et des incursions diverses dans des projets connexes mais pas annexes, la tentacule Deeper revient se promener nonchalamment le temps de 3 titres au cœur desquels le live looping et la batterie acoustique font battre les cœurs. Tout commence avec l’hypnotique “1993”, voyage à 20 000 lieues sous les mers dans une ambiance irréelle où l’abandon au son des nappes psychédéliques est à la fois la seule échappatoire et le seul remède. 7 minutes en lévitation, suivi par le presque dansant et vocodé “Time is over”, avant que le très mystique “Ceremony” ne vienne conclure ce que l’on peut qualifier de belle expérience sensorielle.

 

– Xavier-A. Martin

 


 

Lunar LockThe Dream Of Sad City

 

L’époque traversée d’angoisses et d’incertitudes est propice au retour en force des brumailles sonores aux textures évaporées nées dans les 80’s. A ce jeu, le duo angevin tire son épingle par l’équilibre qu’il trouve entre la froideur de la coldwave et la tendresse ouatée et confortable de la dream pop. Post-punk dans l’âme, leur deuxième EP adoucit l’absence de perspective qu’offre le monde réel par une touche indie pop qui invite à s’en échapper. De “Dantean Beauty”, sonnant comme un Joy Division qui aurait laissé un peu de chaleur caresser sa déprime, au chant très maîtrisé qui se pose sur les lignes éthérées de “Dark and Lively”, Lunar Lock démontre déjà une convaincante maturité sonore et émotionnelle.

 

– Jessica Boucher-Rétif

 


 

Charly MartyPensées-Piscines

 

Comédien, metteur en scène et musicien Charly Marty nous offre aujourd’hui son premier EP. Et on doit bien le dire : l’artiste frappe d’entrée très fort. Car ce premier effort discographique est une vraie réussite. Les textes de Charly Marty font mouche à chaque fois et dès le premier titre “T-Shirt Nirvana” l’auditeur est sous le charme de cette plume sensible et hilarante à la fois. Il y a de la mélancolie et du spleen dans ce disque qui nous rappelle les moments à la fois merveilleux et terrifiants de l’adolescence. Un disque au charme fou qui vous envoûte à chaque écoute.

 

– Pierre-Arnaud Jonard

 


 

47 Meow47 Slick

 

La rappeuse dyonisienne nous avait offert l’an dernier un très bon Sous scellé. Elle nous offre aujourd’hui un nouvel EP fort intéressant. Comme sur son précédent opus 47 Meow poursuit dans le style hyperpop mâtiné de rap US, loin du jazz-rap de ses débuts. On apprécie particulièrement chez 47 Meow ce mélange de sons street qu’elle mêle à sa voix délicate. La production est hyper léchée et en même temps on trouve sur plusieurs titres un côté un peu « sale » qui fait tout le charme de l’ensemble. L’artiste réussit avec ce nouvel essai une synthèse parfaite entre le rap léché actuel et le rap old school.

 

– Pierre-Arnaud Jonard

 


 

My Perfect AlienUnder Control

 

Comme le nom du groupe l’indique, c’est une aventure dans une galaxie lointaine qui semble être promise à travers les 5 titres de ce nouvel album, portant en lui bien des qualités pour les amateurs de sons cristallins. Posé quelque part entre un rock plutôt conventionnel (ce qui est loin d’être un reproche) et un univers électro-pop qui rappellera, ne serait-ce que par la présence de belles voix féminines, celui de Goldfrapp ou Chvrches, le groupe offre 5 titres qui, comme le souligne leur dossier de presse, illuminent le ciel comme une pluie d’étoiles filantes. À l’instar de “The Comma Conspiracy” ou de “Karma”, les deux premiers morceaux, l’intégralité des titres bénéficie du mixage impeccable confié à Charles De Schutter (Angèle, Kyo,Superbus). Il n’en faut pas plus pour adhérer sans retenue à la proposition musicale qui nous est faite.

 

– Xavier-A. Martin

 


 

NepitaPas Pareil

 

Il sort tellement de choses en pop urbaine qu’il est difficile de se faire une place dans ce style et de sonner différent de la majorité des productions du genre. Le duo corse Nepita nous prouve avec cet EP que cela s’avère néanmoins possible. Certains trouveront peut-être ce disque un peu trop « sucré » mais il ne l’est qu’en apparence. Nepita sait créer des atmosphères différentes pour chaque titre qui compose le EP et rend ainsi le projet original. Il y a aussi une vraie mélancolie qui émane de certains titres avec une écriture originale et un vrai sens de la punchline.

 

– Pierre-Arnaud Jonard

 


 

The OddsDanse Animale

 

Signé sur le label de Yarol Poupaud on imagine bien que The Odds va nous proposer du rock à guitares. Et on ne se trompe pas : cet EP sent le rok’n’roll à plein nez, à la fois très actuel mais avec un soupçon d’esprit yéyé pour bonne mesure. Dès “Le détail” formidable titre qui ouvre le EP le ton est donné : guitares vibrantes et folie d’une jeunesse insouciante. Les paroles des autres moreaux sont dans le même esprit avec un ton un peu provoc qui fait du bien dans l’époque aseptisée où nous vivons. Comme le disait si bien Taxi Girl dans les années 80, la devise de ce groupe pourrait bien être : « Nous sommes jeunes,nous sommes fiers ».

 

– Pierre-Arnaud Jonard

 


 

Talita OtovicAltær

 

Avec cet album, la productrice et DJ Talita Otovic s’attache à casser les idées reçues consistant à penser que la techno ne saurait être rien de plus qu’une musique festive, sans autre profondeur que celles des basses sourdes que diffusent les enceintes. Si le premier titre, “Liquid Acid Placid”, peut encore laisser penser que le chemin est balisé, les morceaux suivants vont montrer que la route sur laquelle nous emmène la musicienne est toute autre. Au fur et à mesure que les pistes s’enchainent, Altær se révèle être un journal intime, un révélateur à la fois pudique et extraverti pour exhumer des souvenirs flous et surtout exprimer des états de conscience qui prennent la forme de sons d’où émergent images furtives et fantômes du passé, comme sur “Spicy Crystals” ou “Get Well Soon”. À charge de “I Wish They Knew I Left” et ses allures de mémoires d’outre-tombe de refermer la boucle. Celle d’un voyage intérieur dans lequel, sans vraiment le savoir, on s’est laissés emporter pour notre plus grand bonheur.

 

– Xavier-A. Martin

 


 

OutrenoirI Was In A Time Wrap

 

Le musicien caennais Pierre Hamel – Outrenoir – entreprend à travers cet album de six titres instrumentaux une exploration intérieure personnelle pour laquelle il nous prend à témoin. Il y traite de cette étrange impression de ne pas être à sa place, de ne pas vivre dans son temps, mal-être qui convoque toutes sortes d’états de conscience plus ou moins éveillés dans lesquels s’entrechoquent les sentiments contraires, allant de la tristesse à l’euphorie et qui se traduisent en musique tantôt par des mélodies mélancoliques et tantôt par des embellies, même de courtes durée. Organisé comme les différentes étapes d’une thérapie, l’enchainement des morceaux suit une progression vers la libération de ce carcan façonné par cette douloureuse impression d’anachronisme existentiel, évacuant au passage souvenirs pesants et autres entraves à la paix de l’âme. Un album à la fois relaxant mais aussi, par effet de miroir ou de transfert, propice à l’introspection.

 

– Xavier-A. Martin

 


 

PolBlue Moon Sketches

 

Quelle douce bouffée d’air que cet EP entièrement autoproduit par le musicien de Perpignan. Pol y raconte des histoires simples, des tranches de vie dans lesquelles tout le monde pourra se reconnaître, entre nostalgie d’un passé qui ne veut plus se laisser toucher du doigt et peines de cœur. Mixant avec intelligence ses influences indie avec une production lo-fi en trompe-l’œil (le son est particulièrement propre), il nous invite dans son univers au centre duquel trône fièrement une guitare folk bourrée d’effets. Le Catalan n’hésite pas à sortir pour autant des sentiers battus comme lorsqu’il convoque sur “Zebra Hell” un saxophone qui trouve immédiatement sa place tant les portes de l’imagination et de la créativité semblent grandes ouvertes dans ses compositions. Tout au long des 5 pistes, Pol prend la lumière du clair de cette lune bleue qu’il a choisi comme décor romantique de “Blue Moon Night Girl”, titre qui referme cet album en forme de belle surprise.

 

– Xavier-A. Martin

 


 

Rest UpIt Was Summer

 

Voici encore une bien belle production de la scène angevine qui depuis qu’elle a acquis ses lettres de noblesse avec les Thugs met un point d’honneur à perpétuer une tradition de rock créatif, hors des sentiers battus mais mettant toujours dans le mille. Le trio Rest Up s’inscrit dans cette droite ligne et le prouve avec un six titres évoluant entre bruitisme et post-punk, avec comme dénominateur commun la noirceur. Si l’album s’ouvre avec l’énigmatique “Submerged Lullaby”, sorte de mise en abîme post-rock de laquelle émerge une voix cotonneuse pour chanter cette berceuse directement sortie de l’univers de Tim Burton, le rythme s’accélère sur les morceaux suivants : “Perfect Lies”, le très New-Yorkais 70’s, au sens expérimental du terme, “Ties and Pocket Squares”, le déconstruit “Forbidden Planet” à l’énergie brut(al)e suivi par un “Exutory” qui n’a rien à lui envier dans le genre, faisant honneur à son titre. C’est certain, il n’y a pas tromperie sur la marchandise. “It Was Summer” referme ce disque dans une atmosphère de bruit de forge ou d’usine, inquiétant et fascinant comme l’est cet EP, vraie belle surprise par son originalité et la qualité de ses compositions qui se démarquent franchement des trop nombreuses productions actuelles hyper formatées.

 

– Xavier-A. Martin

 


 

Sarajevo & MoiPsyché

 

Certes le Québec c’est loin, et c’est sans doute la seule explication rationnelle au fait que le combo nord-américain ne soit pas plus connu de ce côté de l’Atlantique. Fer de lance d’une scène post-punk montréalaise foisonnante et inventive, Sarajevo & Moi propose une musique à l’esthétique entre ombres et lumières, supportée par des nappes de synthé qui rappellent le temps des Orchestral Manœuvres in The Dark ou autres Ultravox, mais avec une pointe de belle noirceur supplémentaire. Du sémillant synth-pop “Smalltown Girl” au profond “Naufrage” chanté en français, en passant par les mystérieux et abyssaux “Pills” et ”Psyché”, le groupe fait une nouvelle fois la démonstration de son immense talent.

 

– Xavier-A. Martin

 


 

Venus WorshipRelapse

 

Trio formé de Marie Courant à la batterie, Megan Casey à la basse et Marko Simic à la guitare et au chant, Venus Worship utilise la musique comme porte-voix pour dénoncer les injustices de notre monde. Autant dire que les sources d’inspiration ne manquent pas. Les 5 titres de ce mini-album frappent les esprits à coups d’un rock inspiré par la bande des 4 de Seattle, en tête desquels Nirvana et Alice in Chains, mais également puisant des ressources chez Black Sabbath, Sonic Youth et Led Zeppelin. Avec de telles références, il est difficile de rester insensible aux sons survitaminés de “Escape” ou de “Never Give Up” et surtout au superbe “Relapse” qui rappellera à certains les groupes fondateurs de la scène grunge que sont Mother Love Bone ou Temple of the Dog du regretté Chris Cornell.

 

– Xavier-A. Martin

 


 

WysteriaAlone With People

 

Le single éponyme met sur la piste d’une jolie réponse française à Billie Eilish et l’on retrouve chez la jeune Nancéenne la mélancolique langueur propre à l’Américaine ou à sa compatriote Lana Del Rey. Mais s’arrêter à ce premier aperçu ferait manquer l’étendue réelle des paysages émotionnels que développe Wysteria. Dès le deuxième titre, elle prend de la hauteur au gré d’une grave lamentation qui s’entoure de chœurs et d’une instrumentation qui s’étoffe de cordes. Puis une douce ronde de notes de clavier et d’aériens arrangements synthétiques soutiennent le délicat lyrisme de “Jasmine”. Les textes mêlant introspection sensible et évocation des éléments naturels, en français comme en anglais, se posent sur des compositions touchantes qui infusent un sens folk dans une approche pop et se meuvent telle une caresse triste. Un jeune nom à suivre de près !

 

– Jessica Boucher-Rétif

 

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