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Pour quelques EPs de plus

Voici les 22 EPs sélectionnés par la rédaction de Longueur d’Ondes pour le mois de novembre 2023. Suivez les liens dans le texte pour visionner les clips. Bonne lecture, il y a énormément de talents à découvrir.


At Night – California Girl

Deuxième EP de l’année pour les Belges de Mons, après Teen Crisis paru en mars, et nouvelle occasion de montrer toutes les facettes de leur musique. Un line-up quelque peu modifié a permis d’élargir le périmètre musical du combo, et il en donne la démonstration à travers 4 titres qui explorent un spectre très large. Si le premier titre, “The Prayer” est résolument tourné vers une pop à la Lana Del Rey, mélodique et un peu brumeuse, les autres titres prennent un tournant plus pop-électro, comme le dansant “The One”, et surtout “Empire” avec ses penchants EBM et synth-pop. “The Other Side”, dans le même registre mais avec des paroles à la fois en anglais et en français, clôture un mini-album qui donne clairement envie de voir le groupe sur scène.

– Xavier-A. Martin

Blank\\  – Inconsistent People

Quand un album est nourri de réelles expériences personnelles et de traumas, il porte souvent une force particulière. C’est le cas avec Inconsistent people, inspiré par les désillusions d’amitiés peu sincères, voire même d’agressions (“Clean”). L’univers musical de Blank\\ s’inscrit dans un périmètre que délimiteraient le trip-hop, le noise (“Zuunz”) et le post-punk sur fond de lignes de basses (“Good for you”) et de beats électro (“Good f(r)iends”) aussi profonds que les plaies qu’il faut désormais refermer. Une très belle découverte.

– Xavier-A. Martin

Carmen sea – Sorry

Disque de résilience par excellence, cet EP retrace la chronologie d’un accident de voiture vécu par le groupe parisien en 2022. Il interroge par le son les méandres de l’existence, dans une mécanique narrative intrigante et puissante, trouvant une cohérence éclatante dans un bouillonnement musical empruntant au post-punk, au post-rock, à l’electro-pop, au stoner, à l’indus et au math rock.

– Laurent Thore

Claire Days – À l’ombre

En pleine sortie de son magistral 2ème LP l’an dernier, l’inspiration folk de la musicienne lyonnaise ne s’est pas tarie, puisque se présente déjà un nouvel EP troublant d’intensité et de vérité, mais cette fois-ci en français. Et c’est auprès du talentueux et fidèle Ugo Del Rosso, qu’elle a agencé tout un décorum sonore décisif pour ces bouleversantes chansons solitaires et intimes, à couper le souffle.

– Laurent Thore

Dirty Cloud – Straight Jacket

La dernière bombe lâchée par la scène rouennaise sur l’hexagone du rock s’appelle Dirty Cloud et elle a une force de destruction qui pourrait faire ressembler les obus de la Grande Guerre à des pétards mouillés. Après une introduction sous la forme d’un court morceau instrumental bruitiste, les Normands balancent la sauce avec un “Psychotrope” entre punk et grunge, à moins qu’il ne soit les deux.  “Crappy boomers” et ses accents nirvanesques (que l’on retrouve également sur “Ritalin”, visiblement inspiré d’In Utero) et son côté métal assumé fait passer le message que la révolte est en marche et qu’il ne sert à rien de se mettre en travers de la route du trio. Ils n’ont que 15 ans, mais ils peuvent déjà en compter à pas mal. Décoiffant.

– Xavier-A. Martin

Feràmia – Set Fonts

La culture occitane est très vivante : nouvelle preuve avec ce combo qui fait rocker cette langue et s’agite dans les flammes incandescentes de son groove bestial et percutant, massifié par le son de la trompette et du saxophone. Sa musique instinctive et théâtrale appelle les corps à se mettre en mouvement pour mieux se reconnecter à cette vibration primaire, totalement libératrice et exaltante.

– Laurent Thore

Gami – Step by Step

Dès le premier titre, “Step by step (moon)”, on plonge dans l’univers ouaté de Capucine Trotobas, confortablement installé dans une ambiance de trip-hop qui rappelle Portishead. Puis arrive “Kid Memorial”, au tempo un peu plus rapide, mais toujours enveloppé de cette brume si agréable et propice à la rêverie, suivi par le très touchant “Great Sorrow” sur lequel piano et cordes viennent apporter un supplément d’émotion. “Wasting” et le lumineux “Sun above the clouds”, qui n’ont rien à envier aux premiers titres, viennent parachever un deuxième EP qui se hisse sans problème au niveau de son prédécesseur, Make a Path, qui tutoyait déjà les sommets.

– Xavier-A. Martin

Ganache – Hypernova

Sur son nouvel EP, le duo mixte lyonnais alimente de subtiles digressions rêveuses et vaporeuses, sublimées par la complémentarité des deux voix, quelque part entre le rock garage, le shoegaze et la pop psyché. A l’image de son génial single “Blue hills”, il combine maîtrise du son et soin mélodique au point de rappeler la sensualité d’Elysian Fields comme les émotions contrastées de Slowdive.

– Laurent Thore

Gauthier – Dawn in Paris

À travers ce nouvel EP où la techno est influencée par l’EBM et dans une moindre mesure le post-punk d’obédience synth wave, Gauthier traverse la nuit, ses angoisses, ses fêtes et sa fantasmagorie. De l’euphorie des dance floors, aveuglés par les stromboscopes et les mirages à paillettes, jusqu’à la solitude de l’aube, trainant sa gueule de bois, les morceaux nous transportent dans des ambiances aussi euphorisantes qu’anxiogènes. De “Submission” à “Waiting for the rain (feat. Féroce)” en passant par le sombre “After all”, l’EP propose 5 excellents titres pour autant de tranches de vies nocturnes qui raviront les amateurs de The Hacker et de Rebotini. Plutôt pas mal comme références.

– Xavier-Antoine Martin

Gervaise – Chair Tendre

Elle porte le prénom d’une héroïne de Zola, mais Gervaise est bien une jeune femme de notre époque qui présente un deuxième EP mêlant groove, mélodie et textes subtils. Basée dans l’Yonne, Gervaise a délaissé la chanson pour des rythmes dansant concoctés avec ses musiciens, Julien Karpi et Stéphane Mugnier. Pourtant, on décèle encore la recherche du bon mot dans “J’Le Féminin” : « J’en ai des chromosomes / Des x et des y / Des Lancômes / Des déesses / Des Dieux grecs » ou sur le langoureux “Sad&Seule” dans lequel elle se demande si c’est fatal pour une femme fatale de terminer la nuit juste avec son seum. Gervaise ose chanter “Ça déchire”, expression de notre époque exprimant l’enthousiasme, mais aux sens multiples. On s’installe dans le cocon lancinant et rétro 80’s pour “Vendeur de roses”, une ode désabusée à l’amour. Gervaise livre ses complexes sans pudeur avec le dynamique “Fuck mon corps” accompagné d’un clip aux images chocs. Vegan ou pas, il est recommandé de tester cette Chair tendre.

– Dominique Grandfils

Glass Town  – Zero-risk Society

Premier EP pour le groupe qui, si son nom fait référence à la lumière, situe plutôt son décor dans la pénombre de la claustrophobie (“Five-Storey building”) ou de celles des mauvaises rencontres (“I Keep Talking To You”). L’univers est sombre (“Two Thousand shelves”), mais étonnamment on y navigue avec une sensation certaine de bien-être et de plénitude, comme dans un décor de cinéma où tout ne serait que faux semblants. Nous sommes déjà conquis lorsque le dernier titre, “Zero-risk society”, installe définitivement cette atmosphère entre chiens et loups qui, jusqu’à ce que la dernière note, résonne dans nos têtes. Encore!

– Xavier-A. Martin

Gurl Maybe We’re Not Kids Anymore

Après un premier EP en 2021, Garden Party, le trio auréolé du prix du Tremplin de nos confrères de Rock’n’Folk revient en force avec un mini-album de 5 titres empreints d’une bonne humeur communicative (“Silly dreams”, “Skyscapers”). À partir d’un savant mélange de garage et de surf rock, pimenté mais juste ce qu’il faut à l’énergie du punk, Gurl réussit parfaitement à passer l’épreuve du deuxième disque, ce qui devrait permettre au groupe de voir l’avenir sereinement tout en rêvant de scènes à électriser.

– Xavier-A. Martin

The Howlin’ City – Little Boy#1

Après deux EP, respectivement en 2018 et 2020, le groupe a énormément tourné et en a profité pour composer de nombreux nouveaux morceaux. Little boy#1 est le premier volet d’un triptyque dont les volumes suivants devraient être dévoilés en 2024 et 2025. Si le titre d’ouverture, “Till the sun rises” est un instrumental inspiré de la poésie de T.S. Elliot, très rapidement The Howlin’ City revient à ses premières amours, celle d’un garage bien ancré dans un rock aux références solides (Black Keys, Rival Sons, Ty Segall..) avec “Falling from the sound” aux riffs saillants et  “She howls” et son accent prononcé ’70s. Le disque se referme sur “When I was a little boy” et son rythme d’enfer à la recherche du passé sur fond d’histoire de drugs & rock’n’roll. En 4 titres, The Holwin’ City passe par toutes les couleurs : blues, garage, grunge et stoner, donnant un aperçu de la profondeur de son éventail musical et surtout réalisant un disque varié et réussi.

– Xavier-A. Martin

Hylasimon – Essai

Premier EP de l’artiste ce premier essai est un essai réussi. Hylasimon développe à travers ses six chansons un univers sensuel et sensible. On pense parfois à Daniel Darc, parfois à de la chanson française mais on ne saurait rattacher ce musicien à quelque courant que ce soit tant son univers est déjà très personnel. Les titres sont courts et percutants et nous touchent au plus profond. Un premier EP qui montre clairement la naissance d’un nouveau talent.

– Pierre-Arnaud Jonard

Jim Younger’s Spirit – Dance of Death

Après plusieurs albums particulièrement réussis les Aixois de Jim Younger’s Spirit reviennent dans un format court. Six nouveaux morceaux qui montrent un groupe évoluer année après année musicalement. Si à leurs débuts le combo sonnait comme une possible version française des Black Angels, il intègre désormais de plus en plus à leur psychédélisme d’origine une touche sombre et new wave héritée de leurs premières amours musicales. Un disque à ne pas manquer.

– Pierre-Arnaud Jonard

Kosmosuna – Forbidden Garden

Duo fraternel particulièrement inspiré, Kosmosuna se sert sur cet EP de l’électro-pop,tendance Depeche Mode, Fever Ray… pour laisser libre-court à son imaginaire foisonnant et riche, nourri de cinéma, de poésie, d’art contemporain. Leur musique s’émancipe ainsi de certaines injonctions normatives de la musique pop, pour viser d’autres paradigmes artistiques aussi rafraîchissants que surprenants.

– Laurent Thore

Marc Verwaerde – A Better Man

Dans son parcours de vie, ses expériences et ses contradictions, Marc Verwaerde a puisé l’inspiration pour la composition des 5 titres qui composent ce mini-album aux allures de voyage introspectif, autant regards dans le rétroviseur sur une route balisée qui n’était pas forcément celle qu’il aurait voulu prendre. L’album et ses douces mélodies évoquent cette traversée pas toujours en eaux calmes à travers des titres impeccables comme sur “If I were you” et “A better man” ou bien encore sur le touchant “I love you”. Mention spéciale pour le très Wellerien “The long shot” qui renvoie aux meilleures heures de cette pop anglaise qui n’a nulle autre égale pour faire passer les plus profondes émotions. Un très très beau disque.

– Xavier-A. Martin

Olkan et la vipère rouge  – Basse Ville

On le sait, quand c’est bien exécuté ce qui est le cas ici, le mélange d’électro et de musiques orientales donne souvent un résultat détonnant.  Si les basses se font présentes dès le début du premier titre (“Pierres noires”), le beat se fait plus pressant sur les morceaux suivants, “Crocodile logo”, le très électro “Ascenseur ascensionnel” et surtout le sublime “Mehmet”. Tout au long des 6 titres, les guitares, les percussions, la voix et le saz transportent sur les rives du Bosphore pour y danser avec ivresse jusqu’au bout de la nuit.

– Xavier-A. Martin

Quentin Sauvé – The Apiary Live Session

Non content d’avoir sorti en 2023, l’un des plus poignants albums de folk de ces dernières années, ce membre éminent du groupe Birds In Row, prolonge la portée émotionnelle de son élan mélancolique dans un EP 3 titres live, bouleversant de vérité. Enregistrés dans le studio Apiary de son frère à Laval, ils incarnent toute la force du songwriting à travers d’intenses versions épurées et acoustiques.

– Laurent Thore

Sunbather – Illusion of Light

Plongée dans les abysses sombres et ténébreuses avec le duo limogeaux-bordelais. Mêlant électro et chant hurlé, Sunbather installe un climat entre la noirceur de l’angoisse et de la colère et la lumière d’un espoir qui malgré tout doit bien être quelque part. À moins que ce ne soit qu’une illusion comme le titre de l’album le suggère… Après une mise en bouche plutôt épicée avec “Run Moochie run”, arrive le titre qui a été choisi comme single, “Finally joy”, 2 minutes de déferlement d’une énergie sourde dans une ambiance de fin du monde. “Finish line”, le morceau suivant, est de la même veine, de celle dans laquelle coule un sang noir, et même si “Quietly, silently” arrive un peu faire retomber la tension, le final “Miss Plague” va remettre une belle louche de décibels et de beats incendiaires. Un disque référence pour les amateurs d’électro-clash.

– Xavier-A. Martin

The Ultimate Dreamers – Violent Ghost

Les Bruxellois ont eu la bonne idée de revisiter certains des titres présents sur leur excellent album Echoing Reverie sorti en mars dernier.  Voici donc “Big violent”, “Midnight” et “Piano ghost” chacun proposés dans deux versions différentes remixées. Alors que Echoing Reverie s’inscrivait dans un univers fait de cold et synth-wave avec parfois des accents goths, le 6-titres est résolument plus lumineux avec des accointances marquées pour l’EBM (l’une des deux versions remixées de “Big violent” – “Big Violent (cutter mix)” – l’est par Patrick Codenys de Front 242) sans rien renier de l’identité musicale du groupe. Ce vraiment très réussi EP de remixes apporte une nouvelle lecture des morceaux choisis qui donnera envie à ceux qui seraient passés à côté d’Echoing Reverie de très vite s’y pencher, ce qu’ils ne regretteront certainement pas tant l’univers de The Ultimate Dreamers est riche de belles surprises.

– Xavier-A. Martin

Vicky Veryno – Landmark

Rentrer dans le monde des Rennais de Vicky Veryno, c’est commencer un voyage sensoriel où les mots et les sons forment une atmosphère très particulière, promenant un spleen au-dessus duquel flottent l’ombre de Nick Drake et le souffle de Radiohead, habités par le grain de folie de King Guizzard & The Lizard Wizard. Tout commence ici par les doux et longs arpèges de “Who are you now” et “Empty eyes”, portes d’entrée grande ouvertes sur un univers psychédélique au sens premier du terme dans lequel les mélodies et l’émotion sont omniprésentes, comme sur le sublime “Bubble Gum”. On est toujours sous le charme lorsque “Floating corpses”, dream-pop énigmatique et vaporeuse, referme cet album lumineux qui figurera certainement parmi les plus belles rencontres de cette année.

– Xavier-A. Martin

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