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JOHNNY MAFIA

Les Abattoirs (Bourgoin-Jallieu), 26 mars 2022

Lorsqu’on leur demande quelle est leur actualité, les Johnny Mafia répondent en chœur : « Notre tournée ! », car Théo (guitare, chant), Fabio (guitare, chant), William (basse, chant) et Enzo (batterie, clavier) construisent avant tout leur projet musical pour la scène. C’est là qu’ils se font plaisir et leur concert donné aux Abattoirs le 26 mars dernier en est encore la preuve.

 

 

LE CONCERT

Face à un public malheureusement trop clairsemé pour un samedi soir, fidèles à leur réputation, ils ont offert un set des plus énergiques, mélangeant 12 des 13 compositions de leur dernier album, l’excellent Sentimental, avec les titres phares de leurs opus précédents (parmi lesquels “Sun 41”, “Black Shoes” et “Sleeping”), en veillant à respecter les canons du genre en enchainant tambour battant leurs 4 derniers morceaux, ne prenant le temps de reprendre leurs respirations que quelques secondes à peine.

Avec une telle démonstration d’enthousiasme, leur date du 20 mai prochain au Trianon, qu’ils attendent avec fébrilité, s’annonce d’ores et déjà délicieuse ! Et quand on sait que la soirée sera partagée avec leurs amis de We Hate You Please Die (WHYPD) et le groupe Cosse, on comprend leur impatience ! Enzo malicieux, ajoutera tout de même : « Il y a aussi la date à Chelles, organisée par Skaterock Cosa Nostra, notre premier skatepark ! »

 

L’ENTRETIEN (interview réalisée juste avant le concert)

 

Un nouvel album en préparation ? Pas vraiment à l’ordre du jour, mais en insistant un peu, Théo confie travailler sur quelques compos. Cependant avec moins de temps à consacrer à l’enregistrement d’un disque que pour leur dernier album, réalisé pendant la pandémie, Fabio prévient avec un sourire :  « Ça sera du punk hardcore avec des titres de 20 à 30 seconde max. »

Histoire de patienter, les fans pourront toutefois guetter la sortie de la 3ème compilation du projet Sick Sad World (mené par leur pote Raphaël de WHYPD, les fonds récoltés via la plateforme Bandcamp étant reversés au Secours Populaire) sur laquelle les 4 Sénonais apparaissent.

A l’écoute de leurs 3 LPs,  une évolution progressive d’un son garage punk fun vers des couleurs plus nineties est notable. Ceci est parfaitement assumé par le quatuor qui dit avoir cherché à faire correspondre les sonorités avec les compositions, n’hésitant pas à venir ajouter du clavier là où ils le jugeaient nécessaire. Cependant, le processus de création des Johnny Mafia tient plus de la démarche spontanée que de la volonté consciente et si le riff de basse du titre “Problem” cite partiellement celui du morceaux “Toe Cutter / Thumb Buster” des Oh Sees (groupe que Fabio avoue avoir beaucoup écouté, surtout la période « classique » où Brigid Dawson faisait encore partie de la bande de John Dwyer), cela n’est dû qu’à un heureux hasard.

Fort d’une belle longévité – 12 ans – et du succès qu’on leur connait, le groupe se défend pourtant d’être devenu l’un des chefs de file du mouvement punk-rock millésime 2020, dont on peut apprécier la vigueur partout en France. Lorsqu’on l’interroge à ce sujet, Théo répond humblement qu’il participe davantage à une dynamique de transmission et rappelle qu’il a lui-même bénéficié de l’apport des groupes l’ayant précédé (comme Not Scientist avec lequel il a effectué, à ses débuts, une tournée de 10 jours décisive : « Ça a confirmé que c’était ça qu’on voulait faire ! ») et qu’aujourd’hui, c’est à lui d’avoir le plaisir de partager des dates avec des formations plus récentes certes, mais ô combien talentueuses, tels les lyonnais de Johnnie Carwash qui, selon Théo toujours, constitue « le meilleur groupe de punk-rock français à l’heure actuelle. »

Site web de Johnny Mafia

Photos, entretien &  textes : Nicolas RIVOIRE 

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