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INGRINA

Siste Lys

À tant rêver du roi / Medication Time Records / Tokyo Jupiter Records / Ideal Crash

Propice au rabattage des cartes, le désordre épidémique n’a pas épargné la formation de Tulle qui composait son deuxième album lorsque a été annoncé le premier confinement. Rompant son processus d’écriture, le groupe décide alors de reprendre d’anciens morceaux pour les déconstruire, les reconstruire et y ajouter des nouveaux. Loin de l’hétérogénéité qui pourrait résulter de cette conception, le résultat forme un bloc intensément dense, plus compact que le précédent, les compositions se dissolvant les unes dans les autres, comme la vie emprisonnée par la civilisation se réfugie dans l’éther. En effet, largement instrumentale, noyant les cris dans son fracas, la musique d’Ingrina porte pourtant un récit précis et élaboré, celui du combat de l’énergie vitale pour s’échapper de la gangue mortifère qui entrave ses mouvements et la coupe du monde matériel. Il fallait bien un sextet – trois guitares, une basse et deux batteries – pour donner corps à ces forces contraires, en taillant dans une épaisse masse entre post-hardcore, post-rock, post-metal et shoegaze leur magnifique affrontement.

>> Site de Ingrina  
JESSICA BOUCHER-RÉTIF
À écouter en priorité : “Jailers”, “Stolidity ”, “ Frozen”.

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