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LE ROI ANGUS

LE ROI ANGUS en entrevue ©Emma Birski - Longueur d'Ondes N° 79 - 2016

Une bien belle île

La scène rock suisse est très mal connue en France. C’est bien dommage car celle-ci est riche et dispose de nombreux groupes qui présentent un véritable intérêt. Le Roi Angus est au nombre de ceux-ci.

Le groupe a sorti l’an dernier, un premier album prometteur dans son pays, Iles essentiel, avec des titres pop soyeux comme “Sommeil Trompeur”,  “Brisbane Epidermique” ou  “Fumer tant qu’on cause”. Aujourd’hui, ce disque sort enfin sur le marché français.

Le groupe est composé d’un chanteur dandy à la Alain Chamfort, Martin, entouré de très jeunes musiciens qui jouent une sorte de rock psychédélique. Le mélange chanson française et rock à guitare fonctionne à merveille. Le nom du groupe, le Roi Angus, fait très prog-rock mais il n’en est rien : « Le Roi Angus, c’est un clin d’œil à la jeunesse qui se considère toujours un peu comme supérieure. Angus est le surnom d’un membre du groupe. Nous pensons souvent à cet équilibre entre la jeunesse et ceux qui n’y font plus partie. »

Le groupe est signé sur Cheptel Records, un petit label dont s’occupe Martin et qui regroupe nombre de groupes de la scène suisse. Une double casquette qui s’avère parfois difficile à porter pour le chanteur. « En tant que dirigeant de ce label, je ne veux évidemment pas privilégier mon propre groupe. Ce n’est pas toujours facile d’avoir le rôle de dirigeant de label et de chanteur de groupe signé sur un même label, de jongler entre les deux. Heureusement, la scène suisse est très soudée. Il n’existe pas de rivalité entre les groupes. Au contraire, nous sommes tous amis et formons une petite communauté. »

Pour le Roi Angus, le choix de chanter en français a été une évidence. « Nous sommes francophones. Il nous apparaissait normal de chanter dans notre langue. Nous trouvons en plus que le français est une belle langue pour manier les mots. Et puis écrire dans sa propre langue est quand même plus facile. » Leurs paroles, souvent drôles et caustiques, sont l’un de leurs atouts. « Je veux écrire des textes assez hermétiques, confie Martin. Des textes qui interrogent l’auditeur. Le genre « chanson à message » très peu pour nous. »

Si le Roi Angus commence à bien marcher dans son pays, le groupe reste encore très peu connu en France. La Suisse aurait-elle une image pas très rock’n’roll ? « Nous n’y avions pas pensé mais c’est possible. C’est vrai qu’en France, vous écoutez beaucoup les artistes français et la musique anglo-saxonne mais peu les groupes francophones européens ou canadiens. Nous ne pensons pas que ce soit un snobisme de la part du public français mais simplement que les médias ne connaissent pas ou n’ont pas l’habitude de programmer ces artistes. » Grâce à la sortie prochaine d’Iles essentiel , cette erreur sera peut être réparée. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.

>> Le site de Le Roi Angus 

Iles essentiel / Cheptel Records – Echo Orange

Texte : PIERRE-ARNAUD JONARD
Photos : EMMA BIRSKI

 

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