No more rainbows
Voices Voices
Il nous annonce la fin des arcs en ciel sous une figure des plus bariolées : un art du contre-pied qui prend rapidement tout son sens. Si dès l’entame du morceau placé en ouverture, la volonté dansante de l’électro-pop de ce Français de Belgique est manifeste, elle laisse graduellement la place, à mesure que progresse l’album, à une sensibilité plus introspective, plus encline à sonder des émotions intimes. Peu à peu les morceaux laissent percer la mélancolie que l’on devinait sous les habits éclatants de lumière et assument justement la vulnérabilité dont ce « Rainbow » très pop voire dance se faisait l’étendard. Si ses racines plongent à l’évidence dans le terreau 80’s, cette pop synthétique est bien d’aujourd’hui : elle dessine des ponts (le superbe « Land of glass », entre Depeche Mode et IAMX) et sait attirer l’attention de musiciens contemporains tels que Daan, l’ex-Dead Man Ray, qui a parrainé les débuts musicaux de Nicola Testa. L’artiste belge de l’année 2015 sera-t-il l’artiste français de l’année 2016 ?
JESSICA BOUCHER-RÉTIF
