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Iomma 2015

Iomma

Du 1er au 4 juin 2015 à La Réunion (974)

MÉTÉO : un 22°C nuageux (plus communément appelé le “terriiible hiver réunionnais”) avec quelques pluies passagères.

REVUE DE PRESSE : Fin mai, dernières mini-coulées de lave du Piton de la Fournaise. 1er juin, attaque d’un requin-bouledogue de 2,50 m à la Follette au Port. Le surfeur de 47 ans a été grièvement blessé au bras. 2 juin, démantèlement d’une filière djihadiste présumée à Saint-Denis – une première pour un département d’outre-mer. 11 et 12 juin, visite du Premier ministre Manuel Valls.

LE PITCH : Quatrième édition du Marché des Musiques de l’Océan indien, événement mélangeant rencontres entre professionnels de la filière musicale et conférences en journée, puis concerts semi-publics le soir. Entre rythmes folkloriques et musiques actuelles. Objectifs : mutualiser les moyens, promouvoir et faire connaître les artistes émergents de la zone.

CONTEXTE : Événement prélude au festival Sakifo (du 5 au 7 juin, stade Casabona à Saint-Pierre) ; l’édition 2014 fut annulée, faute de subventions européennes. Celle de 2015 fut elle-même confirmée tardivement.

LIEUX : Musée Stella Matutina à Étang-Salé (soirée d’ouverture), hôtel Alamanda à Saint-Gilles (rendez-vous individuels et conférences en journée), salle de musiques actuelles Le Kabardock au Port (concerts) et théâtre Luc-Donat au Tampon (soirée Sacem) pour la clôture.

FRÉQUENTATION : Politiques, organismes de gestion des droits d’auteur, programmateurs et directeurs de festivals, journalistes world, bookeurs, Alliances françaises, délégations étrangères… Soit, environ une cinquantaine de professionnels et plus d’une dizaine de nationalités.

PAS MAL DU TOUT :

Loryzine (Réunion) > groupe de maloya énergique (chant local hérité des esclaves, patrimoine culturel de l’Unesco), mélangeant danses et instruments traditionnels. A les qualités et les défauts de sa forme.
Ti Rat & Rouge Reggae (Réunion) > rastas de l’Océan indien, dans la pure tradition jamaïcaine. Exercice sans défaut, à l’exception d’un manque d’originalité.
Tulegur (Chine) > structure atypique avec polyphonies mongoles et guitares acoustiques folk-rock. Un parfait aller-retour entre tradition et modernité.
– Zanmari Baré (Réunion) > chanteur habité et hypnotique qui n’hésite pas à étirer son maloya ou être a capella. Pas étonnant qu’il soit adoubé par le maître local, Danyèl Waro.

ESSAIE ENCORE :

Cortina Whiplash (Afrique du Sud) > censé être LA révélation du festival, le trio féminin grunge-punk propose, certes, un set old school, mais pêche pas le manque de technique (plusieurs fausses notes et décalages).
Arash Khalatbari (Réunion) > peu importe la salle (un théâtre avec places assises), l’électro ethno du natif d’Iran peine à convaincre. En cause : statisme sur scène, manque de breaks / montées et un fond sonore uniforme, qu’il aurait mieux valu créer en live pour plus d’interaction.

LE WAOUH : Aperçu il y a deux ans, le Malgache Silo a eu raison de mettre du rock dans son habituel phrasé jazz. D’autant que le pianiste a ici saisi la guitare électrique pour former un power trio détonnant – dont l’excellente bassiste Christelle Ratri, elle-même à la tête d’une formation rock-soul – et surtout inédit en contrées africaines. Pas étonnant que l’artiste soit officier de l’Ordre des Arts, des Lettres et de la Culture, en plus d’avoir travaillé avec des confrères aussi divers que le guitariste suisse Stephan Eicher, le pianiste cubain Omar Sosa, le bassiste mauricien Linley Marthe, le batteur ivorien Paco Sery et le trompettiste français Nicolas Folmer. Silo a de l’avenir. Et un grand.

LE PLUS : Orgie de samoussas pour éponger le rhum Charrette.

LE CONSEIL : Il peut être utile, au-delà des différentes tables rondes autour des possibilités et capacités de développement artiste par pays, d’initier également une conférence sur les relations à entreprendre avec les médias. Analyse des besoins journalistiques, utilité d’une biographie écrite par un professionnel, pertinence ou non d’une publicité papier, pré-écoutes label, coaching interview, construction d’un storytelling, stratégie éditoriale numérique… Ces aspects sont souvent négligés dans les échanges, alors qu’ils participent aussi à la construction d’une carrière / filière.

LA PUNCHLINE : Un graffiti de Fantômette, aperçu à Saint-Gilles : “Les murs ont des oreilles. Lé Zorey ont des murs.” (ndla : Zorey ou “zoreille” = métropolitain)

REMERCIEMENTS : Toute l’équipe, en particulier Romuald Requena (coordination) pour son accueil et Alain Courbis (pôle régional des musiques actuelles) pour sa disponibilité.

Texte : Samuel Degasne

iomma.net

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