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(Microcultures)
L’oreille paresseuse ne verrait en Polly & the Fine Feathers qu’une supérieure formation jazz bordée par une chanteuse d’envergure. Ce qui serait déjà beaucoup. Pourtant, l’étiquette ne convient guère. Il y a sur cet album une ouverture des possibles qui laisse tout d’abord admiratif, puis très penaud à l’heure d’accoler une quelconque référence sur cette musique nomade, éprise de bougeotte, libre et fureteuse. Déjà, les compositions se bardent d’instruments cajun, country et (parfois) subrepticement rock. Jazz bayou, ballades western, indie-pop tout en retenue : la surprise est ici permanente, enivrante. Et puis, tout de même, la voix d’Isabelle Casier. D’une beauté sidérale mais réfractaire à la moindre inclinaison virtuose, proche de l’auditeur, ce chant élégiaque brise les cœurs tout en susurrant de chaudes douceurs pour les prochaines saisons grises. Humain et rassurant, tendre et cajoleur : un disque qui s’incruste bien vite comme une nécessité quotidienne. www.pollyanna.org
Jean Thooris
