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RICH AUCOIN

L’éternel Petit prince ! 
Rich Aucoin, l'éternel petit prince

Après avoir roulé sa bosse pendant huit ans sur la scène indie pop canadienne, Rich Aucoin est en voie de récolter ce qu’il a semé.

Il l’avoue d’emblée : oui, il est fatigué. À se promener un peu partout au Canada et aux États-Unis depuis plusieurs mois, il commence à ressentir l’épuisement général. “Je m’habitue à l’horaire, mais c’est difficile. Ça fait vraiment longtemps que je n’ai pas eu un week-end complètement à moi. J’espère ne pas me diriger vers un burn-out”, confie l’auteur-compositeur-interprète néo-écossais, alors qu’il s’apprête à prendre l’avion pour Toronto.

Même si son album précédent – le prodigieux “We’re all dying to live” – lui avait amené un succès d’estime assez général de la part des médias canadiens et américains en 2011, ce sont surtout ses spectacles énergiques, effrénés et sans relâche, qui sont à la base de sa popularité à l’heure actuelle. Partout où il passe, le constat semble équivoque : Rich Aucoin est une bête de scène. “Ce qui m’anime, c’est le transfert d’énergie. Oui, j’en dépense beaucoup sur scène, mais les spectateurs m’en redonnent encore plus.”

Le moment le plus apprécié et attendu de ses prestations : le parachute. Pendant quelques instants, Aucoin rend hommage à ce jeu d’enfants et jette un parachute par-dessus la foule, qui entre dans une espèce de transe dansante quasi-jubilatoire : “C’est une façon bien simple de renouer avec l’enfance. Les gens adorent danser en étant submergés et pratiquement invisibles aux yeux des autres.”

Rich Aucoin, l'éternel petit prince

C’est dans cet esprit enfantin qu’il a composé son nouvel album “Ephemeral” (paru en septembre au Canada, le 13 octobre en France chez Platinum Records). Inspiré par son livre préféré “Le Petit Prince” (et le film animé de 1979), il a créé une œuvre basée sur un constat global : l’existence est éphémère et, par conséquent, les relations que l’on entretient avec nos proches occupent une place capitale. “Je n’essaie pas de raconter l’histoire en tant que telle”, nuance le musicien, “j’ai tout simplement écrit des chansons qui font écho aux thèmes majeurs de l’œuvre, soit l’amitié, l’amour et la contemplation.” Pour étayer son propos, il s’appuie sur une musique vive et fougueuse, construite sur mesure pour ses spectacles. “C’est un album très rapide dans un style assez pop ou, plus exactement, weirdo pop”, indique-t-il, amusé, citant comme influences autant les classiques Motown que les Rich Aucoin, l'éternel petit princeexpérimentations de Dan Deacon et Girl Talk. “J’ai essayé de produire une œuvre plus concise et moins longue que la précédente. Je voulais que ça se tienne de bout en bout.”Pas question toutefois de ne s’en tenir qu’à une reproduction intégrale de l’album une fois rendu sur les planches. Dès qu’il a du temps devant lui, il dynamise son approche en modifiant son spectacle : “Il évolue tout le temps, chaque jour. Toute l’énergie qu’il me reste, je la place au service du spectacle. Je veux absolument m’écarter du statisme.”

D’ici l’an prochain, Rich Aucoin continuera de voyager perpétuellement, à la fois au Canada et aux États-Unis, mais également en Europe où il donnera quelques spectacles en novembre. Malgré ce mode de vie nomade, le musicien restera fidèle à ses origines en gardant son pied-à-terre en Nouvelle-Écosse. “Je ne pense pas déménager de sitôt”, annonce-t-il. “En fait, je n’ai pas vraiment de plans pour le futur. Je me laisse guider par mon inspiration.”

richaucoin.bandcamp.com/album/ephemeral

Olivier Boisvert-Magnen

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