Bandeau Longueur d'Ondes n° 101

GRAND BLANC

Grand blanc ©Michela Cuccagna - Longueur d'Ondes n°74

 

Les mots bleus

Bien qu’originaires de Metz, c’est à Paris que Benoît, Camille et Luc, très vite rejoint par Vincent à la basse, fomentent le projet Grand Blanc.

Benoît (chant, guitare et textes) : « Au début, nous sonnions assez folk. Puis Camille s’est acheté un synthé. » En opposition au dépouillement acoustique de leurs vertes années, leur premier EP sidère par la rigueur cold wave et la puissance électronique des titres. Luc (batterie, clavier) cite les Américains Future Islands en guise de référence. Benoît confirme : « Nous avons découvert assez tard la new wave et la synthpop. La musique des années 80 a certes influencé Grand Blanc, mais ce n’est pourtant pas ce que nous souhaitons faire. Notre son est techno avant tout, même si l’on peut jouer des plans guitare à la Joy Division. »

Autre point fort de cet EP : la langue française, tout en métaphore et assonance, oscille là entre réalisme dark et troublant mystère. L’ombre de Christophe ou du Bashung période Novice se fait entendre. Benoît : « Impossible d’écrire sur l’océan, les fleurs ou la forêt lorsque tu es un groupe lorrain qui passe ses journées à ne rien faire. Du coup, on parle de la ville, de l’ennui. »

Loin d’une quelconque confrontation, cet attachement à la chanson française s’accorde harmonieusement avec les sonorités parfois anglo-saxonnes du quatuor. Pour aboutir à une telle alchimie, facile d’imaginer Grand Blanc comme un monstre de perfectionnisme. Luc : « Nous devions passer quatre jours en studio pour quatre chansons, nous y sommes finalement restés trois mois. » Camille (contrebasse, clavier, guitare et chant) : « Et il fallait se mettre d’accord à quatre sur le mixage ! » Une méticulosité qui aide à comprendre pourquoi Grand Blanc ne sortira pas son attendu LP avant la fin 2015.

>> Site de Grand Blanc

Texte : Jean Thooris / Photo : Michela Cuccagna

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