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Ariel

Ariel

Retour sombre et énergique

Le groupe Ariel se fait d’abord remarquer lors de sa prestation au « Francouvertes »  en 2009 alors que la formation est en tête depuis le début de la compétition, remporte la finale et récolte plusieurs prix. Composé autour de l’auteur-compositeur Ariel Coulombe, le jeune quintette lance son premier album « Après le crime » en 2011, réalisé par Gus van Go et sera en nomination pour l’Album alternatif de l’année au Gala de l’Adisq. Le groupe tourne beaucoup durant ces années, pour finalement disparaitre des radars. La formation Ariel revient pourtant cette saison, plus forte que jamais et avec un second album sous le bras. « Fauve » est fort rock, prometteur et encore plus sombre qu’escompté. Discussion avec Ariel Coulombe à propos de son parcourt.

Qu’est-ce qui s’est passé entre ces deux albums ?

Après les Francouvertes, on a eu plusieurs offres de maisons de disques et on a choisi celle avec laquelle on se sentait le mieux (Tacca Musique). C’était très important pour nous de travailler avec des gens que l’on appréciait. Ensuite, après le premier album, la compagnie a été vendue à une autre compagnie. On a bien essayé de s’entendre avec la nouvelle équipe en place, mais ça ne cliquait absolument pas. On est finalement parti en exploitant une faille dans notre contrat. On préférait être seul, que de travailler avec des gens avec qui ont avait juste pas choisi de travailler au départ.

 

 

Est-ce que cette expérience a été difficile pour la suite ?

Oui, assez. Je ne cacherais pas que de se retrouver seul à devoir produire un album et remonter une équipe n’était pas chose facile. Au final, on y est arrivé, mais la maison de disques ça devient un peu nous. C’est parfait maintenant, mais ça été une longue adaptation faite tout en continuant à créér et de faire rouler le groupe.

Nos délais quant à la production de notre second album furent donc allongés. Il était déjà près un an avant sa sortie. Ce fut très long. On a appris à travers tout ça comment gérer notre compagnie, avec les demandes de subventions et tout le reste. C’est certains qu’au bout du compte, on en ressort grandi.

Cet album, vous l’aviez donc depuis longtemps ?

Oui, il y a des compositions qui ont été réalisées sur une période de deux ans. Il y a même une chanson qui provient du premier album, mais qui n’était pas tout à fait prête à cette époque-là et qui s’est finalement ramassée sur le deuxième. Sinon, ironiquement, le premier titre que l’on a sorti c’est la dernière chanson que l’on a composée, pas longtemps avant de rentrer en studio, au moment où on a décidé de passer à deux basses. Ce qui est particulier aussi c’est que l’album n’avait pas été composé pour deux basses au départ. En cours de route, il y a eu un changement de personnel au sein de la formation et on a embauché Marie-Anne comme deuxième bassiste, choriste et claviériste occasionnelle. Ça a vraiment amené une dynamique différente dans le groupe. On est tous biens contents de ce changement-là. Le fait d’amener une deuxième basse est venu amener un son un peu plus particulier en brisant avec les clichés de la formation rock de base. Les chansons ont dû être réarrangées pour deux basses.

 

 

Tu es aussi réalisateur de l’album ?

En effet, j’ai développé une belle relation avec Gus Van Go (Vulgaires Machins, Les Trois Accords) qui a travaillé sur le premier album. Son travail sur « Après le crime » était de rendre fidèle l’idée que j’avais sur maquette à l’époque et d’y donner un meilleur son. On avait tout de même fait un travail très proche au niveau de la réalisation. J’étais déjà très en contrôle de ce qui se passait. Cette fois, j’ai été à la barre du début jusqu’à la fin. Ce fut une belle expérience. Ça m’a permis d’aller au bout d’une certaine vision et d’en assumer entièrement les résultats. On n’a pas toujours l’occasion d’assumer une démarche de A à Z.

En quoi ce second album se démarque-t-il du premier ?

Le simple fait que le contexte musical au Québec en ce moment n’est pas très rock. Le premier album sortait déjà dans un contexte un peu plus favorable au rock. En ce moment c’est plus folk-country. On a décidé de faire l’album que l’on avait le goût de faire, peu importe les radios.

Que penses-tu de la dominance du folk au Québec, par rapport au rock ?

Il y a beaucoup de choses qui ont continué à se faire dans le rock au Québec à travers le folk. Pour nous c’est important de garder le cap. Mais notre album, c’était clair qu’il allait être plus sombre que le premier, moins pop et moins léché. Je respecte la démarche de beaucoup de monde au Québec et tant que leur démarche est intègre, moi ça me plait.

 

 

Alexandre Turcotte

Photo : Marie-Charlotte Aubin

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