Les 21 et 22 mars 2014 à La Tricoterie (Bruxelles)
METEO : Alternance à la belge.
LE LIEU : La Tricoterie, « fabrique de liens », superbe endroit spacieux géré bio & équitable, bon accueil.
L’ANNIVERSAIRE : Les 5 ans de l’asso activiste « Du vent dans les cordes » : agence de booking indé luttant pour le français dans le paysage musical belge.
LE PLUS : Enfin un festival belge exclusivement francophone !
LE MOINS : Public clairsemé.
ECRITURES : Le poète lunaire Raffi Barsamian, juste à la guitare, installe un climat complice et romantique avec ses chansons folky, alors que Mathias Bressan, quatuor de chanson-rock de facture assez classique et pas renversante, séduit de ses textes travaillés et impliqués.
EVOQUATION : C’est pourtant un quintette rock aux accents bluesy et aux titres évocateurs « Allons enfants de l’après-guerre », « Brûle »… Mais, est-ce la voix éraillée du chanteur de Mary M, le fougueux accordéon diatonique, ou les morceaux construits en crescendo qui finissent par évoquer Brel et son mythique port d’Amsterdam ?
CLICHES : Eh les gars de La Familya, OK pour votre band festif et son reggae rocksteady cuivré et enjoué, ça fonctionne, mais décidément non aux textes : « Le monde a mal. On se fait manipuler. », « Plus de soldats dans les garnisons, antimilitarisation c’est la solution »… On est en 2014, réveillez-vous !
BONNES SURPRISES : Racine Congo, un petit côté langue de chat à la Arno saupoudré d’embruns du Bayou et Les Caricoles, enthousiasmant trio percus, basse et accordéon (le trompettiste était absent), folk-rock nerveux, puisant dans les racines trad.
HIP HOP : Si MC Metis se présentant comme un « DJ musulman, pauvre et du Nord de la France », donne des cours de rap au public ( “Non, pas avec les mains, le rap s’applaudit avec les cordes vocales” ) et fatigue vite avec son prêchi-prêcha pseudo humaniste, par contre on adhère au hip hop positif et rebelle de Billy Joe. Même si on n’échappe pas aux clichés du genre, on ne s’ennuie pas.
RECONVERSION ? Un accordéoniste, un pianiste et un contrebassiste entourent désormais Syrano pour une vision nettement chanson de son répertoire, où pointent parfois (trop rarement) quelques envolées hip hop dans le phrasé. Tendre ou révolté, avec emphase et fougue ou tout en retenue, l’homme reste crédible et envoûtant.
LA PETITE PHRASE : En présentant un titre, Mathias Bressan questionne : « Vous les entendez ? Ils arrivent, ils sont là les claquements de botte des extrémistes… ». C’était le week-end du vote des municipales en France, il ne croyait pas si bien dire… hélas.
Serge Beyer
