“Après moi le déluge”
(AZ / Universal)
Depuis 2005, ce garçon d’honneur, longtemps receveur de grêle et de gelées, dit ne savoir qu’écrire des chansons d’amour, que décrire le délabrement inexorable de la chair et des sentiments. Peut-être. Surtout, il ose explorer la part d’ombre (“Je peux aimer pour deux”, “Après moi le déluge”) et d’oxyde (“Grands soirs”) des affaires les plus nobles. La pop des mélodies, parfois offertes par La Grande Sophie, Nicolas Subréchicot ou Julien Clerc, et le soin apporté aux arrangements font passer en contrebande le désespoir et la perversité de sa variété racée. Ses mots directs dessinent autant une carte du dur que du tendre. Ils dérobent aussi, à l’évidence, une profonde sensibilité qui transparaît dans le bouleversant “Je suis un souvenir” ou se devine en creux de “Profondément superficiel”. Avec ce quatrième album, Alex Beaupain s’affirme comme le héraut d’une génération désenchantée, celle dont toutes les aventures semblent sans lendemain, dont les cieux ont été désertés de tout horizon. Celle dont les baisers étouffent les “encore” à coups de “plus jamais”. facebook.com/alexbeaupain
Sylvain Dépée
