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André Papanicolaou

André Papanicolaou

André Papanicolaou est surtout connu du paysage musical québécois comme guitariste pour Vincent Vallières , Pascal Picard Band, Daran, etc. Après dix ans de tournées, il passe sur le devant de la scène avec un premier album intitulé « Into the wood, out of the wood », retour sur un passage difficile dans la vie de l’artiste, qui donne naissance à 12 chansons intimes aux sonorités folk et aux accents des années 70. Où comment sortir du bois pour trouver la lumière !

Rencontré quelques jours avant le lancement de son album, André nous raconte les prémisses de celui-ci, ses collaborations, les thèmes qu’il y aborde et enfin la naissance toute fraîche de l’album, son deuxième «bébé», après sa fille, née fin novembre dernier. « Après plusieurs années de tournées, j’avais accumulé pas mal de chansons, environ une vingtaine. Le véritable déclic d’écrire cet album s’est fait pendant la tournée en duo avec Vincent Vallières. Je me retrouvais loin de chez moi, dans des chambres d’hôtel, à composer avec seulement une guitare acoustique et un Iphone comme enregistreur ! » nous explique-t-il. Alors rien d’étonnant à ce que les mélodies aux riches arrangements aient un aspect « road trip » intemporel, des chansons qu’on emporterait volontiers sur la route, pour sortir de la ville et traverser… le bois !

NAISSANCE

« J’ai choisi une douzaine de chansons, que j’ai tranquillement fait écouter à des amis. Les retours ont été très positifs, ils m’encourageaient à sortir un disque, alors je me suis dit : OK faisons-le ! À 35 ans, c’est le bon moment. » C’est donc entouré de collaborateurs de choix qu’André est entré en enregistrement : « Je suis vraiment chanceux, car toutes les personnes qui sont avec moi sur cet album sont bien meilleurs que moi ! » plaisante-t-il. « J’avais tellement de gens avec qui je voulais collaborer qu’à un moment donné le choix est devenu difficile. » On retrouve ainsi le batteur Simon Blouin, le bassiste Guillaume Chartrain et l’éternel comparse Vincent Vallières. Du côté des filles, Geneviève Toupin, Caracol ou encore Andrea Lindsay viennent poser leur voix sur des compositions à la fois légères mais aussi profondes.

EXPERIENCE

André Papanicolaou

« J’ai eu la chance d’accompagner de grands artistes sur scène, j’ai appris des grands maîtres. Ce n’est pas comme si je me lançais dans le grand bain, car je nage dedans depuis bien longtemps. » Voilà pourquoi sans doute, le fait de se positionner en tant qu’artiste solo semble facile à André, qui au travers de ses expériences passées a su puiser le meilleur. Et cela s’entend, notamment dans les arrangements fins et précis, qui donnent une texture et une cohérence à ce disque. « J’ai pris l’approche d’assumer mes influences, de ne pas essayer de faire comme si mes collaborations passées n’existaient pas. Je ne voulais pas devoir faire un effort de prouver que je n’étais pas comme Vincent Vallières, que je n’étais pas comme Daran. Toutes ces expériences-là font partie de qui je suis en tant que musicien. Cet album dans le fond, c’est juste présenter où je suis dans ma vie en ce moment. » Si l’essentiel des chansons est en anglais, on retrouve un unique titre en français « Aux quatre vents » offert par son ami Vincent Vallières : « J’ai étudié au Cegep en anglais, je me considère plus comme un anglophone qu’un francophone. Quand est venu le temps de composer, je ne me suis même pas posé la question : vais-je écrire en français ou en anglais ? Je rêve en anglais, c’est donc tout naturellement que les paroles ont coulé. Par contre le français fait aussi partie de ma vie et je suis très fier d’être Québécois, donc je voulais absolument une chanson en français sur cet album, mais je n’aurais pas été capable de l’écrire moi-même, c’est pourquoi j’ai demandé à Vincent qui a tout de suite accepté.»

DE L’OMBRE A LA LUMIERE

Côté écriture, les thèmes abordés sont très introspectifs. Il faut dire qu’André à traversé une période un peu plus sombre dans sa vie et que l’écriture a eu un effet cathartique. « Je n’allais pas super bien dans ma vie et on m’avait conseillé de tenir un journal intime pour me libérer. Seulement, ce n’était pas quelque chose que j’étais capable de faire. Par contre, je me suis mis à écrire des paroles et d’un coup, cela prenait tout son sens. » Le titre « Into the Wood, out of the wood » fait référence à cette longue année, ce passage de l’ombre à la lumière. C’est sans doute pour quoi cet album n’est jamais totalement noir, mais qu’on y retrouve des touches de couleurs, des sourires au détour de phrases plus graves qui permettent de passer au travers, avec une approche instinctive sans tomber dans les multiples métaphores qui parfois noient l’essentiel du message. Les textes sont directs voire cinématographiques, comme pour la chanson « Heart of Mine », écrite au milieu du Yukon, dans une chambre d’hôtel, où sur le mur trônait un poème commençant par la phrase « Pay the thunder no mind » (Ne t’occupe pas du tonnerre) qui devient également la première phrase de cette chanson : « Dans ma tête, c’était une conversation entre mon cerveau et mon cœur. On peut être malheureux pendant des mois avant de réaliser que ce n’est peut-être pas si grave que ça ! Pour moi dans cette chanson, il y a cette image de la nature, du Yukon, ce moment précis dans cette chambre d’hôtel et le contraste d’être déraciné, mais d’être chez soi en même temps » explique André.

 

Si on lui demande s’il est confiant pour son disque, André répond en souriant : « Pour moi l’essentiel est de bien communiquer au public que ce que je fais est honnête et sincère, les textes sont très intimes. Si je fais bien mon travail de communiquer le propos des chansons et la joie que j’ai de faire ce métier-là, les gens vont suivre. »

 

 

Yolaine Maudet

Photos : Toma Iczkovits

« Into the wood, out of the wood »

Le site.

 

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