“Le fantôme de Gustav”
(Autoproduit)
Une intrigue se joue dans cette esthétique sombre, visqueuse et sordide. Un groupe, si ce n’est son fantôme, renaît une nouvelle fois semble-t-il dans un parcours à rebondissements amorcé en 1992. La bande sonore très expressive qu’il met en place dans “Le fantôme de Gustav” propulse pleinement l’imaginaire en action. Il n’y aura pas de repos jusqu’aux dernières salves. L’atmosphère s’emplit de variations qui permettent de dérouler le fil d’une histoire déconcertante. L’expérience prend une tournure lugubre avec des structures répétitives chargées de tension et déclinées souvent lentement, une électricité stridente répondant à des brouillards de shoegaze aussi étranges qu’angoissants. Le trouble se poursuit même dans des abords plus aérés (“Berceaux”). Dans cette musique essentiellement instrumentale, les voix folles et l’esprit maléfique apportent des indices à un jeu de pistes orchestré sans ménagement.
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Béatrice Corceiro
