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Michèle Méthot – Ambassadrice rock

Michele Methot - Photo : Michel Pinault

Ambassadrice musicale

Depuis 25 ans, la Québécoise Michèle Méthot met sa créativité au service de la scène musicale indépendante et francophone de Montréal. Cette année, elle entreprend une toute nouvelle aventure…

D’abord à la barre de l’ancien disquaire « Les anges vagabonds » avec son associé Serge Paradis (ça ne s’invente pas !), Michèle Méthot a par la suite été agente d’artistes, organisatrice d’événements et bien plus encore… Le fil conducteur de toutes ses initiatives des deux dernières décennies ? Faire la promotion des musiciens locaux et imaginer des contextes de diffusion hors normes pour les faire découvrir.

De disquaire à créatrice d’événements uniques

Selon ses propres dires, cette piqûre pour les arts provient de l’époque où elle travaillait dans une « boîte à chanson » durant ses études. Quand « Les anges vagabonds » a ouvert en 1998, c’était en quelque sorte un rêve qui se concrétisait. D’abord installé à Saint-Hyacinthe, le disquaire a migré trois ans plus tard à Montréal, sur l’avenue Mont-Royal, et a misé sur un créneau à la fois en pleine effervescence et très risqué : « Se spécialiser dans la scène locale indépendante francophone, ce n’était pas gagné d’avance ! se souvient-elle. Il y avait une place à prendre, mais on se faisait dire que ça n’allait jamais fonctionner. Personne n’y croyait vraiment ! »

La boutique, qui permettait de mettre la main sur des albums artisanaux, démos ou tee-shirts de groupes mal représentés dans les grandes chaînes de disquaires, est vite devenue un carrefour important du milieu musical. Méthot y organisait même des performances assez inusitées qui ont suscité l’attention des médias : « Alex Jones du groupe WD-40 a même participé à un bed-in dans notre vitrine. C’était l’un des premiers événements qui a vraiment fait parler de nous. »

Favoriser les rencontres

Michèle Méthot - Photo : Michel PinaultEn dépit de son excellente réputation sur la scène locale et de son audace, le disquaire a dû fermer ses portes en 2006, bien contre son gré. Au cours des dernières années de l’aventure, la passionnée de musique s’était mise à organiser des soirées de financement, les « Cabarets célestes », qui sont rapidement devenus très populaires. Elle demandait à des amis musiciens de venir présenter une courte performance. Ainsi, Galaxie 500, Mara Tremblay, Mononc’ Serge, Séba de Gatineau, Michel Faubert, Dany Placard, Jérémi Mourand et plusieurs autres sont venus montrer leur appui. « On a bien connu l’ensemble de la scène locale de 2000-2005, tous genres confondus. C’était un beau défi de marier tous ces groupes et leurs différents publics. Malgré le peu de moyens, la participation était géniale et tous les artistes acceptaient immédiatement d’en faire partie. »

Michèle aimait tant organiser de tels « mariages » qu’elle a continué de le faire quand « Les anges » ont fermé boutique. Elle s’est mise à proposer les « Duos de l’ange », où elle jumelait des artistes qui ne se connaissaient pas ou n’avaient jamais joué ensemble. Les paires créatives inusitées ont eu un beau succès et les soirées ont migré du Cheval blanc, un bar, au Divan orange, salle de spectacle. Les « Duos » de Méthot ont aussi été intégrés à la programmation du festival « Coup de cœur francophone ». « J’ai toujours aimé les événements uniques, les spectacles spéciaux que l’on ne reverra jamais. » Pendant cette période, elle a aussi été gérante des groupes Les Patates impossibles et Chiendent, surtout pour rendre service à des amis.

Collectionner, conserver, diffuser…

Après cinq « Cabarets célestes » et cinq soirées de « Duos », Michèle Méthot pensait se retirer du milieu. À l’aube de ses 50 ans, elle prévoyait organiser un dernier grand spectacle, puis tirer sa révérence. C’était avant de découvrir le petit village de Saint-Adolphe d’Howard, au nord de la métropole québécoise, et d’acquérir avec son conjoint le Café des artistes.  « J’ouvrirai bientôt un lieu qui s’appellera « Aux Anges ». Plutôt que d’en faire un disquaire, j’ai envie de convertir la place en mini centre culturel, une sorte de petit musée de la scène locale », raconte-t-elle, à la fois emballée et émue par cette tournure inattendue des événements. « On pourra organiser des spectacles intimes, louer la salle pour des tournages, donner accès à toutes mes archives de la scène musicale des années 2000-2006. On a vraiment tout ce qui s’est fait, et plusieurs pièces de collection aussi. »

Sans exclure la possibilité de vendre des articles un ou deux jours par semaine, Michèle a donc déjà plusieurs idées pour poursuivre sa passion de diffuser la musique indépendante et d’organiser des happenings originaux. « J’aimerais aussi développer le côté des arts visuels. De l’époque du disquaire, j’ai vraiment tout gardé, des affiches aux flyers. Ça ne peut pas dormir indéfiniment ! Il y a aussi plein d’autres choses que je ne voudrais jamais vendre… » Dans un contexte bien différent de celui du début des années 2000 (disparition de la SOPREF et de Local Distribution, chute de l’industrie du disque, nouveaux outils de promotion Web, etc.), c’est là une nouvelle très réjouissante. « Je pense que « L’ange vagabond » s’est trouvé un ange gardien et je veux en faire profiter tout le monde ! »

Concert spécial à Montréal : 8 mai 2011 à 17 h Quai des brumes, 4481, rue St-Denis (avec Jérémi Mourand, WD-40, Sunny Duval, Grosse Bande, Éric Goulet, Séba, Pierre-Luc Laflamme, Ève Cournoyer, Daniel Langlois, Patrick Baldwin et plusieurs autres).

Lancement à Saint-Adolphe-d’Howard :  9 juillet 2011, Aux Anges (ancien « Café des artistes ») : 1818, chemin du Village.

Site : www.myspace.com/angesvagabonds

Texte : Marie-Hélène Mello

Photos : Michel Pinault

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