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VON PARIAHS

Drôles de gammes

Rock nerveux, nez dans le guidon… Les Nantais prennent au sérieux leur mission. Et rien ne serait altérer leur concentration. Retour sur leur tant redouté deuxième album, offrant quelques éclaircies à des riffs pourtant teigneux. Rencontre avec Von Pariahs.

Von Pariahs @Marylene Eytier - Longueur d'Ondes N°77

Ambiance studieuse. Voire militaire ? Le sextuor bicéphale, avec à sa tête Théo Radière (guitariste) et Sam Sprent (chant), n’est pas du genre à plaisanter. Il en était de même lors de notre première rencontre, à la sortie d‘Hidden Tensions en 2013 : réponses polies, mais écourtées ; attitude défensive, mais humilité. Avec l’impossibilité de creuser l’histoire dans ses marges, quitte à entendre quelques banalités. Comme des lévriers focalisés sur le coup d’envoi. Des sportifs surentraînés redoutant les faux départs.

Pourtant, ce premier album leur avait ouvert les portes d’une critique nostalgique (références à Ian Curtis) et présence dans de grands festivals (Printemps de Bourges, Vieilles Charrues…). À croire que leur flegme est inspiré par leur chanteur, originaire de Jersey. Comme un calme avant la tempête, plutôt qu’une quelconque fébrilité.

L’écriture de cet album ? Sur un laps de temps plus court, permettant de « gagner en cohérence ». Et cette obsession : « Se rapprocher le plus possible du son live de nos répétitions, tout en ayant conscience que certains artistes – Lou Reed, Yeah Yeah Yeahs… – ont tenté toute leur vie cette difficile équation. » Pour y parvenir ? Aucun instrument additionnel, ni effet supplémentaire qui ne pourraient pas être joués en live. Alors que beaucoup de groupes effectuent un complexe travail d’adaptation du studio au concert, les Von Pariahs sautent ainsi joyeusement l’étape.

Pas question non plus d’invités : « Nous sommes déjà six ! Il n’y aurait pas de place pour un autre… Il arrive par contre, pour certains d’entre nous, de réaliser quelques échappées avec d’autres groupes… Mais pas l’inverse. » Un fonctionnement en huit clos, évitant de justesse l’étouffement, signe de leur volonté de rester dans les starting-block. Le groupe confirme : « On s’est toujours lâché après les concerts. Jamais avant. Pas besoin d’alcool ou de drogue : l’adrénaline suffit… Et toute la journée, avant le concert, nous sommes stressés. Dans l’attente… »

 

 

Leur deuxième album est également édité en vinyle : « Un geste naturel. Une majorité de nos écoutes sont sur ce support. » Et cette pochette, dessinée par la copine du chanteur (Ultra Jaimie) : « Le premier album était une photo de Théo Mercier montrant une famille sous burqa. Là, c’est un dessin : un enfant blond qui pleure. C’est intriguant et cela nous paraissait cohérent. D’autant que cette image avait été précédemment utilisée pour une date lyonnaise (ndla : ville de l’illustratrice). »

Puis cette question, nous brûlant les lèvres : pourquoi attacher tous les boutons de leur chemise ? « À la fois en raison d’un complexe lié à notre absence de pilosité autant qu’un geste non réfléchi. Il peut tout de même arriver que nous en fassions sauter un, lorsque nous sommes suffisamment à l’aise… Mais… heeey c’est quoi ces questions fashion ? » Pas simple de les décontenancer. En attendant la fin du concert, on aura au moins essayé…

Site des Von Pariahs 

Texte : SAMUEL DEGASNE
Photo : MARYLENE EYTIER


Genuine Feelings

Yokanta

VON PARIAHS en entrevue sur Longueur d'OndesDès le titre éponyme en ouverture, la première écoute semble être la dixième. Comme une évidence. La faute à un son pointilleux : voix en avant, batterie trouble-fête (bravo !) et riffs sauteurs. Puis cette dimension britannique, faisant fit de l’arrogance outre-Manche pour n’en épouser que l’amour du décibel et des refrains égosillés… Pour autant, les cordes rageuses de leur garage-rock savent conserver des entorses mélodiques. Pour mieux vous faucher la seconde suivante. Sans révolution aucune, l’exercice a malgré tout le mérite de la sincérité et de l’homogénéité. Qualités qui font encore défauts chez certains compatriotes.

A lire dans le magazine Longueur d’Ondes N° 77

 

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