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Sweat Like an Ape !

Le déhanché venu trancher

Sweat Like an Ape ! © Laurent LabatQuand la tension monte, il convient de la faire danser… Voilà la méthode employée par ce tout frais quatuor rock bordelais, à même de créer la sensation de ce début d’année 2015.

L’affaire a été rondement menée, comme souvent dans les meilleures réussites rock. Au départ, quatre ou cinq morceaux accouchés début 2013 en trois mois par Sol, chanteur-guitariste plutôt folk mais pas fétichiste songwriter, aux multiples projets dont Sol Hess and the Sympatik’s, avec une “recrue” Arnaud, bassiste fiévreux. Dans la foulée, Jérôme (batteur) et Pierre (guitariste) viennent épaissir la trame, le leitmotiv bien cerné par Sol : “Les morceaux de départ ont été transcendés. Le groupe s’est réuni autour d’un désir d’urgence, un peu tendue mais qui arrive à groover, avec un sens mélodique et pop.” La formule infernale s’ébauche donc, concrétisée en concert neuf mois à peine après les premières notes : “Nous sommes un groupe qui fonctionne par strates, avec un rôle bien défini pour chacun, ce qui nous permet de composer vite. Mon jeu de guitare, autour d’un thème ou d’une mélodie, répond aux attaques incisives de Pierre. Ces couches s’entendent sur le disque.” On pourrait ainsi présenter Sweat Like an Ape ! Comme quatre solistes complémentaires en goguette sur des rythmes binaires insufflés d’accords tordus et de groove aguicheur. “Un truc qui se tord, pour Jérôme D’Aviau, également dessinateur et auteur de BD. La basse et la batterie ne s’arrêtent jamais, tout le travail de composition vient s’appuyer dessus. Nous tricotons avec ça.” Moins d’un an aura suffit pour accoucher d’un album décontracté où d’âpres influences prennent la pose avec un groove charmeur. Jonathan Richman aime-t-il LCD Soundsystem ? Morrissey apprécie-t-il The Rapture ? Pere Ubu boirait-il des coups avec… plus étonnant, Mulatu Astatke ? Sans se fondre dans la transe du célèbre Éthiopien, les guitares cristallines infusent un zeste de la collection Éthiopiques, mais digérée pour Sol : “Ces influences nous nourrissent, sans pour autant qu’on les copie. L’intérêt, c’est de les travailler.”

“Faire respirer et circuler les guitares”

Sweat Like an Ape ! © Laurent LabatBon nombre de groupes s’emploient, en studio, à agglutiner les couches de guitare et à compresser le son afin que la mariée soit plus belle… Les plus pales compositions sonnant alors (presque) “efficaces”, on sauve les meubles en quelque sorte. Sweat Like an Ape ! prend le contre-pied, déposant des guitares claires presque pop sur des morceaux intrinsèquement puissants, la sobriété devenant l’arme absolue. Le principe coule de source pour Sol : “Nous essayons de faire respirer et circuler les guitares.” Cette réussite s’explique aussi par le travail en studio réalisé par un orfèvre, également amateur de sincérité et bien connu du monde rock français, Stephan Krieger, dans son fief Amanita Records à Anglet au Pays Basque. Sol en était fan : “Il est à ton écoute, il ne va pas imposer une patte de producteur, c’est l’école Steve Albini. On sent tout l’amour du son. Nous voulions mettre en valeur l’énergie, que cela reste tendu, et surtout pas obtenir un gros son sur-masterisé. Ça sonne très 70’s / 80’s, sans abus de grosse caisse. L’efficacité vient d’abord de notre jeu, de l’énergie qui s’en dégage. Tout est fait live, enregistré en trois jours, rien n’a été ajouté. Nous étions très contents de pouvoir y retrouver le plaisir de jouer sur scène. Notre musique tient à ça.” Et ça tombe bien, nous aussi !

Texte : Vincent Michaud

facebook.com/sweatlikeanape

“Sixty sinking sailing ships” – Platinum Records
En écoute intégrale !!!

Release party le 30 janvier 2015, 19h30 à l’I.Boat (Bordeaux), album offert avec l’entrée.

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