“Dick Voodoo“
(Papa’s Prod)
Le duo havrais de Dave et Maxime a bien compris comment ça marchait. Que ce soit par l’imagerie (pochette noir et blanc, ambiance urbaine, biographie faite de mythes et légendes), l’attitude (nihiliste, drogué, sale) ou la musique (urgente, contemporaine, enfumée), tout chez Dick Voodoo va dans le même sens. En mélangeant dans un même chaudron des machines à oscillations mathématiques et une voix scandée venue des profondeurs, le son est bien souvent chamanique (“Ben’s truck”) ou alors endiablé (“Collector”), c’est selon. Évoquant forcément Suicide dans les moments les plus synth-punk ou Nick Cave pour le côté rock’n’roll teigneux, cet album, avec une économie de moyens déconcertante, réussit le pari de défriser le genre, de bousculer tout le monde. Du blues de blanc qui n’oublie pas les mélodies, ébouriffant malgré un tempo lent, et surtout, terriblement sensuel. dickvoodoo.blogspot.fr
Julien Deverre
