Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

M pour Montréal

M pour Montréal8ème édition du 20 au 23 novembre.

Dans le cadre du dossier “De Montréal à Caraquet, dix festivals à la loupe”, retrouvez une dizaine de jours avant la date de votre festival préféré, les petits secrets et autres anecdotes qui ont construit ces festivals. Cette semaine, retour sur M pour Montréal qui se tiendra du 20 au 23 novembre.

Les hommes derrière le festival : Sébastien Nasra, directeur, et Mickey Rishwain Bernard, programmateur.

Pour la petite histoire : M pour Montréal est né… d’un accident ! Alors qu’il prenait une bière dans un pub de Londres en compagnie de Martin Elbourne (The Smiths, New Order, The Fall et créateur du WOMAD avec Peter Gabriel), Sébastien Nasra ne se doutait pas que cette rencontre allait être décisive pour la création de M pour Montréal. “Martin m’a dit : “En octobre 2006, on serait une “gang” d’acheteurs à partir pour New York (dans le cadre du CMJ Festival), peut-être que l’on pourrait faire un passage par Montréal, peux-tu nous arranger quelque chose ?” Il m’envoie la liste de ses dix amis et je m’aperçois que ce sont les dix plus gros producteurs de festivals européens (en dehors de la France).” Sébastien décide donc d’organiser un showcase et, à l’intuition, de l’appeler M pour Montréal. L’année suivante, l’arrivée de Mickey, programmateur, permet d’étendre le festival sur deux jours, avec encore plus d’acheteurs. Rapidement l’envie de séduire le marché américain s’installe : “En 2008, on a triplé notre contingent américain, on en avait quatre on est monté à douze ! L’année suivante de douze à vingt, puis après vingt à vingt-cinq et maintenant, les États-Unis représentent le plus gros contingent de professionnels. On a gagné notre pari de ce point de vue-là et on a réussi à se positionner sur une niche du calendrier mondial. Mais en plus localement, cela a été la grosse révolution, cela a aussi fonctionné en scindant en deux volets : le volet professionnel (conférences / showcases) ciblé sur les retombées d’affaires et le volet ouvert au grand public, qui est un festival de musique inscrit dans le calendrier montréalais.”

M pour MontréalLa particularité : M pour Montréal est d’abord, et avant tout, un marché de l’industrie de la musique ou se rencontrent groupes, gérants et promoteurs. Plusieurs showcases présentent la crème des groupes montréalais et également canadiens en vue de les exporter, notamment dans les grands festivals étrangers. “On avait envie de promouvoir des artistes qui avaient un potentiel pour dépasser les frontières du Québec, pour prouver que l’on peut aussi vivre correctement de la musique au Québec.” Le succès de cette formule a amené l’équipe de “M” à s’agrandir pour faire des “petits” : les Mini M, M sur la Route et le dernier né Mundial Montréal (pour la musique du monde).

La mission de M pour Montréal est véritablement de faire rayonner la scène musicale montréalaise mais aussi pancanadienne au-delà des frontières. Sorte de grande caravane itinérante, l’équipe trimballe ses artistes les plus prometteurs dans des festivals tels que South by Southwest à Austin (États-Unis), Canadian Music Week et North by Northeast à Toronto (Canada), The Great Escape à Brighton (Royaume-Uni), CMJ Music Marathon à New York (États-Unis), Iceland Airwaves à Reykjavik (Islande), Le Festival des Inrocks à Paris (France) et également dans tout le Québec (Mini M). “L’important dans la mission, c’est l’accompagnement des artistes. Quand on parle d’un groupe canadien québécois, il y a toute la question des subventions qui peuvent être disponibles, et encore, il faut être capable d’aller les chercher, de rendre des comptes, et de “remplir les caisses”. On va toujours faire passer l’artistique en premier, mais on va privilégier l’accompagnement.”

Meilleurs souvenirs : L’un des bons souvenirs du festival, reste un “line up” de fou au Métropolis avec Pierre Lapointe, Cœur de Pirate, We are Wolves, Jon Lajoie et Karkwa. “Sur le papier, cela avait l’air complètement incohérent de programmer ces artistes les uns après les autres, mais concrètement, les artistes étaient fiers de jouer sur la même scène. Je me souviens de Pierre Lapointe qui était tout excité de passer avant We are Wolves !” raconte Mickey. “Cela donne aussi des rencontres improbables. Quand nous étions au South By South West avec la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, on lui a présenté Grimes. Imaginez la rencontre de ces deux femmes d’un univers très différent !” explique Sébastien. “Généralement, quand on part à l’étranger avec notre “monde” sur d’autres festivals, c’est là où s’est le plus émouvant.”

L’avenir : “L’avenir, c’est continuer ! Trouver n’importe quel subterfuge pour avancer, car financièrement, c’est difficile. On a la même problématique que les petits ou moyens festivals qui ont une mission et qui essaient juste de la poursuivre.” Et pourquoi pas étendre la formule en l’ouvrant à d’autres formes d’art que la musique : “Si cela marche pour la musique, pourquoi pas pour le reste. Nous travaillons avec Montréal Métropole culturelle afin d’étendre l’expertise que l’on a développée à d’autres secteurs, ce qui viendrait enrichir globalement l’événement, sans dénaturer la portion musique.”

Ils sont passés par le festival : Patrick Watson, Champions, Besnard Lake, Galaxie, Grimes, Half Moon Run, Mac de Mraco, Of Monsters and Men, Think about Life, The Dear, The Still, Pierre Lapointe, Cœur de Pirate, Duchess Says…

http://www.mpourmontreal.com/mformontreal/

Yolaine Maudet
Photo : Michel Pinault

ARTICLES SIMILAIRES