GAËL FAYE

“Pili pili sur un croissant au beurre”
(Motown / Mercury)
Voilà le genre d’album que l’on écoute avec au cœur le sentiment d’une évidence. Gaël est né il y a trente ans au Burundi. Père Français, mère Rwandaise. À 13 ans il doit fuir son pays, chassé par la guerre, pour s’installer en France. Un épisode qu’il raconte dans ce premier album solo, tout comme d’autres étapes-clés de sa vie : ses études, son départ à Londres pour travailler dans la finance, son retour – cette existence-là n’était pas faite pour lui. Le musicien rappe, slame, avec la trentaine de musiciens invités sur le disque, ils flirtent avec le funk, le jazz, les musiques africaines… Un éclectisme dont la cohérence réside dans les textes. Gaël chante son écartèlement entre la France et l’Afrique, la souffrance de l’exil, l’incompréhension inhérente à la vie des âmes errantes. “J’suis pas rappeur, juste un virevolteur de mots plein d’amertume”, dit-il. Ce n’est pourtant pas l’amertume, mais plutôt la justesse de sa poésie écorchée, que l’on retient de ses textes. www.gaelfaye.com
Aena Léo