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FESTIVAL 506

Cy ©Louis-Philippe Chiasson

Du 25 au 28 octobre 2018 à Caraquet ( Nouveau Brunswick, Canada)

 

Météo : L’hiver est arrivé tôt sur la province canadienne cette année. Le premier jour se fait sous la neige alors que le soleil accompagné de vents violents s’invite à la suite du séjour. Lainage, gants et bonnets obligatoires.

La carte d’identité : Organisé à l’initiative de Musique Nouveau Brunswick, le Festival 506 réuni une fois par an les nouveaux talents originaires de la région, le public et les professionnels de l’industrie. Au programme : remise de prix, conférences, cocktails et showcases sous forme de vitrines pour faire découvrir la scène émergente locale et l’aider à se développer.

Cocktails et rencontres : Chaque soir le cocktail donné avec vue sur la mer est l’occasion pour les professionnels de l’industrie de rencontrer les artistes locaux. Un moment convivial qui permet de faire de belles découvertes et de créer son agenda pour la soirée.

Les plus :

Caraquet : petite ville en bord de mer aux jolis restaurants, aux grandes maisons et au paysage verdoyant. Différents lieux emblématiques prennent alors vie et se transforment en salles de spectacles.

La Boîte Théâtre : Lieu magique en bord de mer à la toiture en bois et à la chaleur réconfortante. Un cocon pour apprécier les concerts.

La performance d’FM Berlin. Un pur moment de rock qui n’a rien à envier à The Strokes, à qui on les compare volontiers. Il y a du U2 dans l’air alors que voix et énergie portent ce moment. On en redemande!

Les moins :

L’hiver qui s’est invité beaucoup trop tôt au Nouveau Brunswick cette année. Il n’y a plus de saisons. Sauvons la planète!

La performance de Nebullama. Si les intentions sont bonnes et que les mélodies entre rock et funk sont travaillées, le live lui souffre d’un décalage entre ses musiciens. D’un ton d’écart né le brouhaha.

Céline Dion peut se rhabiller : Les Prix MNB Awards sont l’occasion de récompenser les artistes qui ont marqué l’année au Nouveau Brunswick. L’édition 2018 est marquée par son animateur, l’acteur et humoriste queer Xavier Gould. Les blagues s’enchaînent face à un public hilare. Sa reprise en français de “My heart will go on” de Céline Dion, complètement fausse est le temps fort de la soirée. Plus personne ne pourra douter du talent du jeune homme, ni écouter Céline sans penser à lui !

La confirmation : Pour la soirée des Prix MNB Awards, The Hypochondriacs chantent “Last Night”. Eh bien cette nuit, c’est la leur. Le groupe de rockabilly talentueux qui manie aussi bien le saxo que la guitare confirme son statut de révélation de l’année et repart avec quatre prix dont celui du meilleur album.

Déchaînement de joie à l’annonce de son prix dans la catégorie hip hop, Kam Speech, surexcité saute de joie. Cette énergie se retrouve lors de son live déchaîné quelques minutes plus tard.

Petite demoiselle deviendra grande : Dans le joli théâtre la Boîte Théâtre qui longe la mer, Audrée Basque Goguen est installée derrière son piano. La jeune-fille prend des allures de grande lorsqu’elle entame les premières notes de sa reprise de “Mademoiselle chante le blues”. Il lui suffira de sortir de sa coquille trop scolaire pour gérer le live aussi bien qu’elle gère ses vocalises.

Réincarnation d’AC/DC : Ils sont jeunes, habillés en chemises noires et nœuds papillons et pourtant malgré les apparences, Track of Rock assurent avec leur rock’n’roll dans la lignée d’AC/DC. Au programme, reprise de Kiss, compositions personnelles, voix qui sonnent et guitares déchaînées. Reste à prendre de l’assurance pour créer leur propre image de groupe et ne plus avoir à s’appuyer sur leurs influences.

Check-list : S’il chante “Ta liste” en compagnie de la jolie Chloé Boudreau, Tommy Bulger a coché toutes les cases de l’inventaire des choses qu’il faut faire en live. Avec sa chemise de bûcheron, le beau brun profite d’une voix puissante pour poser ses ballades entre rock et blues.

Un OVNI à Caraquet : Quel est donc cet étrange mélange? Spoutnique débarque du cosmos pour offrir une trans improbable entre psyché et disco. Le résultat hallucinant tient aussi au charisme du chanteur qui maîtrise la scène.

Food Truck polaire : Un vendeur de hot dog à l’entrée d’une salle de concert, rien d’extra-ordinaire ? Sauf peut-être quand les températures sont largement inférieures à zéro, que le vent marin balaye tout sur son passage… Mais le courageux vendeur ne semble pas en ressentir les effets. Chapeau !

Claquer des doigts : Il fait froid dehors où l’on claque des dents et Christine Melanson chante les matins d’hiver qui prennent, dans ses écrits, une jolie douceur. Plutôt que de faire chanter son audience, elle se lance dans un a capela sur les rythmiques de leur claquements de doigts. Pas besoin d’instrument, le public et le talent suffisent.

Un slam sinon rien : Les rockeurs de Kill Chicago ne comptent pas se laisser arrêter par la configuration assise de la salle. Pour preuve, les voilà qui promettent de rentrer pleurer dans leurs chambres si le public ne bouge pas pendant son set. Les menaces sont efficaces puisque la présidente du festival elle-même s’offre un slam sur le dernier morceau de ce live déchaîné.

Les découvertes:

Décollage immédiat : Morceaux planants et décors étoilé,  The Olympic Symphonium se passent le micro à tours de rôle et subliment la contre-basse. Un rêve éveillé entre douceur et maîtrise!

Chloé Breault : Le Canada aime ses chanteuses à voix. Il va l’adorer. Elle chante l’amour malgré ses difficultés à le trouver. Passion et guitares acoustiques sont au rendez-vous.

Ladd & Lasses : Trio féminin entre violon, guitare et contrebasse. La chanteuse enceinte murmure ses composition en douceur et avec bienveillance. Un moment féerique porté par une voix qui aurait sa place dans les moments chantés des films Disney. Le son du vent recréé en soufflant dans la guitare donne à cette performance une dimension d’autant plus magique.

Andy Bast : en duo et avec sa guitare acoustique charme l’assistance avec sa voix grave et ses compositions qui sentent bon l’amour.

Jane Blanchard : Vous prendrez bien un peu de pop psychédélique ? La chanteuse à la voix aérienne offre l’un des plus beaux moments du festival. La conversation entre la batterie et la guitare qui se répondent tout en mélodie ne fait qu’accentuer la beauté du moment.

Colin Fowlie signe la note rock de la soirée. Avec son look de bûcheron et sa voix grave le musicien lui offre de puissantes notes blues. L’intensité est de la partie.

Le festival 506 aime la diversité ; la preuve avec Moon Tunes, groupe mixte composé par 6 personnes qui n’hésitent pas à s’offrir un trip jazz et à faire la part belle à ses instruments. Saxophone et trompette au programme.

Janowski : réputé pour être déjà ancré dans la scène du Nouveau-Brunswick et pour ne pas faire la course à la notoriété, l’artiste a pourtant répondu présent à l’appel du festival. Avec sa voix proche de celle de Liam Gallagher il invite le public à un moment de rock franc et sans chichi. Respect.

Texte : Julia Escudero

Photos : Julia Escudero Louis-Philippe Chiasson

>> Site du festival

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