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BURNING JAKE

Festival El Loco Tour, Saint-Denis de Pile, vendredi 19 mai 2023

Fort d’avoir raté le concert de Burning Jake le 12 mai à Sortie 13 (Pessac – 33) grâce à la SNCF et son mi-temps de retard sur mon trajet, je suis allé les retrouver à Saint-Denis de Pile le vendredi 19 lors du festival El loco tour qui, pour sa première soirée, se déroulait à l’Accordeur.

 

Je profite du groupe d’avant pour régler mon Reflex qui n’a pas vu le jour depuis l’inondation de mon domicile par la grêle de juin dernier et après moults essais, je me résous à le ranger; il a dû prendre l’eau, et l’erreur de prisme qu’il affiche me gonfle à peine. Je regarde le groupe s’installer sur scène, les visages sont graves sans être tendus, tous concentrés sur leurs propres réglages.

L’appareil en croix, les 60 kms que j’ai du faire pour honorer ma parole de couvrir ce groupe, malgré le faux-bond de la SNCF la semaine passée, tout cela n’a pas d’importance. Je sais désormais que la soirée va pouvoir commencer et que ça va envoyer du bois, même si désormais j’ai un sac à dos mort sur le dos. J’aurais préféré un rat mort ou un renard vivant à la rigueur, ça m’aurait évité de me sentir jeune collégien sur le chemin du bahut et, en plus, ça aurait eu le mérite de faire parler. Mais ça, c’est avant tout une question de goût.

 

 

 Debout en front scène sur une cage à lumière rouge, le riff de la guitare déchire le silence et le tapping du lead guitariste fait s’avancer le public de la salle pendant que le guitariste rythmique et le bassiste font face au batteur et marquent les temps avec panache !

Un cri surgit des ténèbres et le chanteur court sur scène avant de se lancer sur la cage à lumière laissée libre depuis que le guitariste en est descendu pour prendre sa place devant son pédalier . Tout est réglé au millimètre. Leurs coachings successifs en résidence leur ont permis d’appréhender au maximum leurs concerts et l’occupation de l’espace pour mettre une claque des leur première chanson. Et quelle claque ! La voix du chanteur est d’une puissance à vous scotcher au fond de la salle et d’une douceur à vous renvoyer au plus proche de la scène. Pourtant ça scream, ça growl mais c’est limpide, clair. Un peu comme si le Pavarotti d’un multivers avait grandi en écoutant Led zeppelin et Black Sabbath au lieu de Verdi.

Burning jake balance un métal non genré. Tantôt harmonique, tantôt brute, tout est dans le dosage des différentes parties des chansons. Point commun à tout cela, les saturations grasses des guitares et les lignes de basse d’une précision chirurgicale, le rythme saccadé par des touches de toms médiums habilement mis en valeur, les solos d’une limpidité et d’une mélodie lascivement entraînante et la voix qui vous finit de vous arracher vos neurones “comme le vent emporte votre chapeau” (NdlR : Dirty Harry). L’ ensemble donne un bon gros son qui vous laisse la même impression qu’un plat savamment arrangé ou vous sentez les saveurs de chaque aliment au milieu du goût principal. C’est bon, bien mixé, bien épicé et d’une finesse exquise qui fait plaisir.

Conseil du caviste : oubliez vos bouchons, vous risqueriez de rater des fréquences essentielles. Rien n’est à jeter. Prenez, prenez tout ce qu’ils ont à donner et croyez-moi, ils sont généreux. Un dernier morceau acoustique façon texane qui finit après un changement de guitares aussi groovy qu’un “Walk this way” d’Aerosmith.

Une p*tain de bonne soirée, alors si vous avez l’occasion, même avec des soucis pleins les basques, foncez savourer un gros verre de Burning Jake ! Ça vous videra la tête en plus de la dévisser.

Texte et photos : Jason PINAUD

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