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AU FOIN DE LA RUE

L’évidence saute aux yeux (et aux oreilles) lorsque l’on franchit l’enceinte de l’événement… Alors que l’été glorifie habituellement ses grands raouts musicaux, est-ce qu’au fond les festivals ne devraient pas tous ressembler à celui mayennais ?

 

Des jauges à taille humaine (avec une partie du site gratuite), des paroles traduites en direct en langage des signes (l’association Les Mains balladeuses), la présence de structures de prévention (ex. : Les Catherinettes), des membres de la sécurité capables de mettre un chapeau de poulet pour haranguer la foule, un catering valorisant la cuisson de son cochon local, des réunions quotidiennes entre chefs de pôle pour sans cesse s’améliorer, un public curieux venu pour le plus souvent pour la découverte, des organisateurs fuyant les honneurs et une attachée de presse aux petits soins…

À force d’avoir réservé l’espace médiatique aux plus grands, on en aurait presque oublié d’avoir failli à notre mission de pluralité. Que le gigantisme cache une réalité de terrain aux ancrages forts… Car dans l’éternelle ombre des géants résistent des festivals qui ont pris l’habitude du manque d’exposition et perdurent pourtant à proposer une programmation exigeante, dans des territoires parfois désertés de culture et avec un souci sincère d’accessibilité qui vont au-delà de la simple volonté cynique de subvention.

 

Après 2 ans d’absence, la 21ème édition du Foin de la rue s’est donc déroulée pendant deux jours, rassemblant 15 000 personnes (dont une centaine d’enfants) sur 17 hectares à Saint-Denis-de-Gastines, au rythme d’une trentaine de groupes et compagnies : les géniaux Super Parquet, l’Ukrainienne Alyona Alyona aperçue aux Trans Musicales, le très généreux Gaël Faye, le duo de cordes Rodrigo Y Gabriela ou encore les remuants Tshegue… Le tout complété par plus d’un millier de bénévoles (dont une quinzaine dédiée à l’accès pour tous), deux navettes pour personnes à mobilité réduite, plus de 3 000 bouchons d’oreilles distribués et 600 éthylotests réalisés…

Un bel exemple à suivre.

Texte : Sam DEGASNE

Crédits photos sur les clichés

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