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Télémaque

Un phrasé hip-hop baigné dans une production électronique… L’univers de Télémaque n’est pas sans rappeler TTC ou le Klub des Loosers. Rencontre avec le rappeur messin à l’occasion de la sortie de son nouveau maxi : “La haine ordinaire”.

Dans sa verve, on croise des punks à chien, des meufs synonymes de déceptions amoureuses et des phrases assassines. « J’aime parler de mélancolie, de détresse affective, des choses qui ne vont pas, tout simplement », glisse Télémaque. « Je fais surtout attention à garder un langage assez soutenu et à ne pas marquer le texte dans une époque. Pour moi, un bon texte est un texte qui pourra être lu dans dix ans en gardant la même force. C’est pour ça que Brel me fascine… Cinquante ans après, toute ses chansons restent actuelles. »

Avec “La haine ordinaire”, son nouveau maxi sorti sur le label Chez Kito Kat, le rappeur confirme le potentiel dévoilé un an plus tôt sur “Groupie”. « J’ai pris en compte toutes les critiques que j’ai pu entendre sur le premier disque. Le plus souvent, c’était : “C’est bien mais…” Et je ne voulais plus du “mais” », confie ce grand fan de la série « Ulysse 31 », qui s’est alors employé à travailler sa diction. Sa musique attire l’attention par l’enchaînement des mots (« Tu perds à gagner des victoires sur la joie de vivre ») comme par l’actualité des productions, signées Cadillac : « Vu qu’il compose sans arrêt, il peut me faire écouter un son qui me plaît ou alors, je l’oriente en lui refilant un sample qui m’inspire ou en lui fredonnant une mélodie. »

Après une introduction retentissante, le EP dévoile “Le goût du Coca sans bulles”, sans doute le titre-phare, et si “Sic Luceat Lux” prend une teinte dubstep, “Confettis” sonne bien plus pop. Quant à “Al W need”, il apparaît comme une relecture du célèbre “Manu” de Renaud (« Au pire si elle est là on pourra toujours changer de bar ») : « C’est pas tout neuf le concept du mec qui veut remonter le moral de son pote qui s’est fait lourder. C’était une façon différente de parler de moi. Parce que bien évidemment, ce qui arrive à Al, c’est ce qui m’est arrivé. »

Habitué aux premières parties du Klub des Loosers ou d’Orelsan, qu’il retrouvera notamment le 15 novembre pour un concert à Florange, le MC à dreadlocks évoque d’autres influences : « C’est avec des groupes comme La Caution, TTC ou Gravité Zéro que j’ai eu envie de me mettre au hip-hop. »
Télémaque travaille aujourd’hui à la création d’une structure avec ses amis d’Emois, Emois et Moi, de Dono et de Milfshake. Un collectif-label nommé “La géométrie variable” lancé officiellement en début d’année 2013. « Notre première publication sera une réédition de “La haine ordinaire”. Plutôt que de represser simplement le EP, vu qu’on va devoir le faire, on va le ressortir avec des titres inédits et des remixes. » Il aura pour titre “La haine extraordinaire”.

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Thibaut Guillon

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