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OCEAN CLIMAX

Her @ Ocean Climax 2016 ©Sophie Durade - Longueur d'Ondes

Du 8 au 11 septembre
Au Hangar Darwin de Bordeaux

CADRE : Sur 4 hectares d’une ancienne friche de caserne militaire, la Fondation Darwin qui le gère, a créé depuis quelques années un laboratoire mêlant cultures urbaines (street art, skate, bike et musiques actuelles) et protection de l’environnement (potager, recyclage, énergies renouvelables…).

CARTE D’IDENTITE : 2e édition parrainée par Edgar Morin et Nicolas Hulot et organisée par les fondations Darwin (« S’adapter ou disparaître… »), Surfrider et Emmaüs Gironde dont le but est de sensibiliser les citoyens et les décideurs au dérèglement climatique et ses conséquences écologiques mais aussi humaines. La 1ère édition avait réussi à faire entrer la préservation des océans dans la COP21. Cette année, le but avoué, dans le contexte des élections présidentielles de 2017 et de la future COP22, est de préparer à la transition énergétique afin de sortir des énergies fossiles. Sans oublier les notions humanistes dont le partage et la solidarité avec la question des migrations climatiques…

OBJECTIF : On pourrait penser que la partie “festival de musique” n’est qu’un moyen d’attirer du public et de l’intéresser à la cause écologique. Pas une mauvaise idée en soi, il aurait juste fallu que l’alliance des deux soit plus cohérente, moins clivée.

AU PROGRAMME : 4 jours de conférences, projections, expo-photos sur les migrants et expos d’artistes du street art, un village de 25 ONG, démonstrations de stake et bike-polo en entrée libre et deux soirées sur le week-end de concerts payants et hors site. Plus aux Chantiers de la Garonne, « Slow sunday » : le dimanche après-midi de concerts à petit prix .

PROGRAMMATION MUSICALE : Impressionnante, peut-être trop pour seulement 2 jours de concerts. Les shows se sont enchaînés avec un sentiment de frustration devant des sets beaucoup trop courts (moins d’1h pour la grande scène et 30 minutes pour la petite).
Pas le temps d’apprécier les concerts, à peine terminés, il faut courir vers l’autre scène. On a ressenti une forme d’irrespect du travail de l’artiste… Ce n’est pas le tout de proposer un tel programme, encore faut-il pouvoir l’assurer.

LES PLUS :
– les causes défendues
– la programmation musicale cohérente et de très haute qualité
– le décor
– l’investissement de la caserne Bastide Niel + la découverte du lieu
– les extras (skate, bike polo, graf…)

LES MOINS :
– les conférences très peu suivies et déconnectées du festival musical
– le nombre de plaintes du public sur les réseaux sociaux
– le son de la grande scène qui sature et saute (un mieux la seconde soirée)
– la logistique un peu débordée par le succès
– des files d’attentes partout (d’une durée de 20 minutes selon certains)
– le peu de visibilité de la grande scène
– une programmation détaillée mise en ligne seulement en milieu de soirée…
– un bilan carbone assez élevé dû en partie à la logistique des têtes d’affiche. Musiques actuelles et écologie : vaste défi !
– le prix du bio et local qui ne facilite pas la mixité sociale…

LE VORTEX : C’est la structure en bois et lumineuse sous la halle de la caserne Niel, crée par 1024 Architecture. Lors de la soirée inaugurale, des DJ’s qui connaissent leurs platines s’y sont nichés : Metronomy, Feynman, Darius et A L’ Eau Sound System.

SCENE LOCALE : Ariel Ariel, Cliché, J.C Satàn, John & the Volta, Bengale et Odezenne qui n’avaient pas joué chez eux depuis un an et étaient plus que ravis de leur retour !

ON Y CROIT : Ariel Ariel, voix charismatique, belle présence et douce énergie pour un set pop expérimentale parfait. Talentueux quoi ! Il rejoint également aux claviers, le groupe Cliché. A suivre dans notre prochain magazine…

DIVA : Selah Sue a montré toute l’étendue de ses talents… Belle soul…

ANNIVERSAIRE : Succès plein d’émotion pour le duo précurseur de Air qui fête ses 20 ans de carrière. Leur belle électro fine et enjôleuse n’a pas pris une ride, au contraire…

BÊTE DE SCENE : J.C Satàn a tout donné sur scène, comme à chacun de leur concert semble-t-il.

ENVOÛTEMENT par les Anglais de Temples et leur rock 70’s psyché.

LA CLASSE : la soul du groupe Her.

A L’AISE avec Papooz et leur pop-chill. Mention spéciale pour leur look. Un très bon moment, autant visuel que musical.

LA FRUSTRATION : Le problème technique survenu au début du concert de Grand Blanc, ce qui écourta leur prestation déjà prévue trop courte.

TROP GUINDÉ ? Interdiction à Grand Blanc de faire un dernier morceau + sécurité qui court pour fendre la foule et faire descendre le (seul) jeune qui osa surfer sur le public… Et si on se détendait ?

FRISSONS lors du discours d’ouverture donné par le grand penseur Edgar Morin pour l’Alerte Darwin. Intelligent et intelligible, il visait autant à sensibiliser à l’écologie qu’à parler d’humanisme. Un grand moment !

MARION COTILLARD : Invitée pour lancer l’Alerte Darwin, a dit deux mots. Personne n’a vraiment compris ce qu’elle faisait là. Comme si l’on avait besoin d’une célébrité pour saisir l’importance du défi écologique.

ET ALORS ? Le bilan financier frôle l’équilibre… grâce à une belle fréquentation : 27 000 festivaliers. Les organisateurs conscients des failles de ce tout jeune festival ont déjà tiré les leçons et appliquent à merveille l’adage de Charles Darwin : « S’adapter ou disparaître ». Ils ont bien fait passer le message et ont lancé un appel urgent pour la planète : http://oceanclimax.fr/lalerte-de-darwin/

CONCLUSION : On pourrait reprocher au festival d’être un peu trop “tape-à-l’oeil, de manquer de naturel (un comble pour un festival écolo !). De très gros moyens financiers mais une organisation très moyenne, tant au niveau technique que pratique. Une impression que l’événementiel prime sur l’artistique et le culturel. Reste une initiative intéressante et une programmation très branchée, classe et cohérente.

> Site de l’Ocean Climax

Texte : LAURA BOISSET & SOPHIE DURADE
Photos : SOPHIE DURADE

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