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Arman Méliès


Après des concerts en solo en ouverture de Dominique A
et des collaborations avec Alain Bashung, Arman Méliès s’est entouré pour nous offrir un album aux couleurs à la
fois chatoyantes et pastel ou l’art de mélanger une pop aventureuse avec des textes de la plus belle eau.

Ce Méliès-là nous emmènerait presque sur la lune tant son “Casino” est planant. Accords mineurs et mélodies majeures. Instruments planants au service d’une musique ouverte. Chansons tristes qui remplissent de joie. “Casino”, l’opus n°3 d’Arman Méliès est un disque de magicien… Qui d’autre pourrait nous transporter avec autant de bonheur dans un monde sorti d’un film de Claude Sautet ? Une ode à la rêverie mélancolique que l’on tente d’expliquer avec son auteur qui a écrit pour Bashung, mais reprend Lio.

Qu’est-ce que le “Casino” représente pour toi ?

C’est un micromonde. C’est le royaume de la superficialité, du paraître. Les gens y vont pour s’amuser, pour rêver à une vie meilleure si jamais ils gagnent… Cette idée m’a permis de donner une unité à l’ensemble, y compris avec la pochette. Mais ce n’est pas un album-concept. S’il y a un fil conducteur, c’est la perte et le deuil. Toutes les chansons de “Casino” tournent autour de ça. Le premier texte que j’ai écrit, “En nous la vie”, m’a donné envie d’explorer ces thématiques pas vraiment festives.

Comment faire pour bien marier le français à une pop aventureuse et anglo-saxonne ?

Avec mon costume d’Arman Méliès, j’essaie de parler de moi mais de manière détournée. Je n’aime pas être trop ancré dans le réel ; les choses trop communes ne m’intéressent pas en chanson. Je parle d’imaginaires, ça se prête plus à la pop.

Après deux albums et des tournées solitaires, tu as éprouvé le besoin de t’entourer…

Oui, car je me suis fixé une ligne musicale un peu plus nerveuse et resserrée. Quand je suis seul sur scène, je fais durer les morceaux avec différents effets, je les amène loin. Et parfois, un titre de quatre minutes sur disque en fait quinze en concert. J’ai essayé d’aller vers quelque chose de concis et d’aller à l’essentiel. Dans l’optique de le jouer live de cette manière. Un groupe me donne plus d’énergie, et c’est moins facile de partir dans des délires personnels. Même s’il y en aura, on ne se refait pas !

Pourquoi avoir repris Lio qui n’est pas vraiment une spécialiste de l’introspection ?

“Amoureux solitaires” est une chanson d’Elli et Jacno chantée par Lio. J’ai redécouvert ce titre récemment et le texte m’a intéressé ; il dit des choses très fortes sur un ton badin avec une écriture simple. Et je me suis rendu compte que ce n’était pas loin de la thématique de l’album. Je cherchais aussi à faire une reprise depuis longtemps. Mais ce n’est pas facile de faire une reprise sans copier l’original. Là, j’ai chanté le texte sans aucun second degré et j’ai pris pas mal de liberté avec la musique poppy pour en faire quelque chose de plus sombre et l’intégrer à mon univers.

Et Bashung ?

J’ai la chance de le côtoyer et d’avoir tourné avec lui. Pour “Bleu pétrole”, il m’a donné carte blanche pour ce qui est devenu “Vénus” (les paroles sont de Gérard Manset !). Il y a aussi “Tant de nuits”, avec Joseph d’Anvers, devenu un complice. On se ressemble, nous avons bu à la même barrique.

Eric Nahon

“Casino” – Warner

www.armanmelies.com

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