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3 albums pour 2023

Jessica Boucher-Rétif

 

Chaque journaliste de la rédaction de Longueur d’Ondes a sélectionné 3 de ses albums de 2023 préférés. Aujourd’hui, Jessica Boucher-Rétif.

 

Hypno5e
Sheol
Pelagic Records
 

La musique d’Hypno5e ne doit pas aux seuls samples de poèmes, films et interviews qui la parsèment son qualificatif de « metal cinématographique ». Ses longues et denses compositions construites sur le contraste entre douceur et fureur imprègnent l’esprit d’images et d’émotions profondes. Après un impeccable A distant (dark) source, la suite semblait d’autant plus périlleuse que le groupe a vu partir son batteur et son bassiste, mais Sheol sort finalement gagnant de ce changement de line up et place le groupe dans le haut du panier du metal progressif. La patte jazz de Pierre Rettien imprime à la rythmique une souplesse et une chaleur nouvelles et les compositions gagnent en ampleur et en lumière, sans rien perdre de leur insistante mélancolie. Les Montpelliérains gravissent un nouveau palier dans leur maîtrise de la dualité en articulant avec toujours plus d’aisance la massiveté brutale d’un metal moderne et la grâce aérienne de moments suspendus, faits d’arpèges cristallins, d’harmonies vocales et des caresses douces-amères d’un trio de cordes. L’évocation est le maître-mot de la musique du quatuor : de ses complexes détours et de sa riche et subtile matière renaissent, en cinémascope, les formes de paysages disparus, d’êtres aimés et de bonheurs perdus…

 
Matt Elliott
The end of days
Ici, d’ailleurs…
 

Sans espoir devant les dérives du monde, Matt Elliott y oppose une résignation presque sereine, une détente apaisante, comme si devant la fin inéluctable ne restait plus à exprimer que les sentiments les plus vrais, essentiels, dits avec les silences comme avec les notes, avec d’amples et intenses envolées comme avec la retenue la plus délicate. Sa folk tourmentée conserve quelques attributs immuables (la guitare de type flamenco, l’inspiration balkanique, la grave voix lente, les notes de piano égrenées, la contrebasse au son de velours) parmi lesquels se glisse un nouveau venu, le saxophone, qui joint ses notes étirées tels des pleurs à la poignante lamentation que constitue cet album.

 
Klone
Meanwhile
Kscope
 

Quatre ans après le Grand Voyage, le disque qui avait permis au groupe d’atteindre une encore plus grande notoriété, Klone est de retour. Les Poitevins n’ont pas voulu nous offrir un Grand Voyage bis en nous proposant ce Meanwhile qui s’avère bien plus agressif que son prédécesseur. Les guitares sont mises en avant et le combo renoue avec ses racines metal. Moins atmosphérique que dans son passé récent Klone évolue ici dans un registre musical différent mais qui se révèle tout aussi intéressant. On est emporté par la puissance que dégage le groupe, par la solidité de ses compositions. Après vingt-cinq ans de carrière, Klone est peut-être au sommet de son art et de sa maitrise. (Pierre-Arnaud Jonard)

 

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