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SIZ – JOHNNIE CARWASH – JOHNNY MAFIA

 

La soirée est chaude, l’atmosphère lourd mais les gens profitent de la terrasse du Krakatoa pour discuter un peu avant le début des concerts.

Je fais la queue au bar pour demander les bouchons que j’ai manifestement oublié chez moi et m’introduis dans la salle en m’attendant à me faire effleurer les tympans par les premières notes de Siz qui vient de commencer. C’est ma faute, je n’ai écouté qu’une chanson sur le web et elle était douce. Seconde porte ouverte et mes oreilles pas encore équipées se font vaporiser par la saturation. À croire que je suis tombé sur le seul morceau calme cet après midi. Les deux guitaristes arborent des Fender Jaguar, ça vous rappelle quelqu’un ? Ce sera la seule analogie à Nirvana. Ici, les mélodies sont langoureusement acides, le chant clairement éraillé ou énergiquement vaporeux , les sonorités vaguement océanes.  On est sur un flow changeant. On vogue sur l’ensemble comme un voilier sous les alizés tropicaux. C’est calme, c’est énergique, c’est bas, c’est fort, c’est lent, c’est rapide. On en a pour ses gammes ! Si on voulait coller une étiquette à Siz, ce serait peine perdue. Nous sommes à la jonction du shoegaze et du grunge des années 90.

 

Bandit bandit ayant chopé notre intime ami Covid, Johnnie Carwash suit le changement de scène. La chanteuse donne le ton avec sa voix à la frontière entre une Cindy Lauper un peu vénère et une Dolores O’Riordan des premiers albums des Cranberries. Le trio sonne  proprement bien. Un bon concert de rock garage frisant avec une tendance punk assumée. Au premier rang on peut apercevoir les têtes du quatuor de Bilbao Kung Fu qui sautent dans tous les sens. Sur scène, c est carré, simple, un poil déjanté et en même temps tellement efficace.

 

Une bière plus tard, Johnny Mafia commence son set devant une salle à moitié vide. De dehors, nous entendons la grosse caisse s’exciter. Le flot du public franchit les deux portes et nous voilà dans l’obscurité face à la scène vibrante de leur premier morceau. Gueuler à tue-tête, l’air enragé, “peace is everywhere”, sied merveilleusement bien à leur rock punk garage (oserais-je rajouter : emprunt de skate rock Californie ? – Non, je ne vais pas le dire, on va finir par s’y perdre avec toutes ces pseudo-cases qui veulent de moins en moins dire quoi que ce soit). La config de la scène très en avant, la salle, amputée de ses bords, regroupant le public au centre à de ces airs de fête de promo que l’on voit dans les sitcoms américains.  Avec l’ambiance qui va avec, on s y sent bien.

 

Dans le public justement, c’est électrique. Ça saute, ça se bouscule.  Oui bon, c’est un pogo quoi, mais généralisé. Le groupe ne se prenant pas du tout au sérieux donne un ton humoristique à l’ambiance. On finira même par savoir ce que chaque membre du groupe aura choisi pour le dîner préparé par le Krakatoa. C’est joyeux, pêchu et on se prend au jeu. Côté musique, on se situerait entre Sum41 et Jimmy Eat World, avec des airs de Nirvana très fâché.

Soirée fort fun, aucun regret sur l’absence de Bandit Bandit, si ce n’est celui qu’ils aient fait la soirée avec notre ami intime de 2 ans: SARS Cov2.  Ça sonnerait presque comme un nom d I.A. à la Kubrick….

Texte : Jason “Jipé” PINAUD

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