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GAËL FAURE

Ardéchois Coeur FidèleGael Faure, son entrevue est sur Longueur d'Ondes

Quelques mois après la sortie d’un très joli EP Gael Faure vient de nous offrir une très belle live session. L’occasion de partir à sa rencontre.

Gael Faure a commencé par un parcours assez classique : après son passage à la Nouvelle Star il signe chez une major, Sony, mais le musicien a, par la suite, envie d’autre chose. Sa liberté artistique acquise, il nous a offert l’automne dernier un très bel EP, L’eau et la Peau.

Un EP naturaliste qui coule comme l’eau de source : « La nature a tellement de choses à nous enseigner. Elle nous aide à nous retrouver. Les dernières années que j’ai vécu à Paris je ne me sentais pas bien. Je suis parti et j’ai retrouvé la terre. Dans la Drôme Provençale où je m’étais installé je me baignais tout le temps. C’est là-bas que j’ai composé le EP. Je me soigne en faisant des chansons, en espérant que ça soigne les gens. »

Dans le titre “La Mémoire de L’eau” sorti en single en janvier dernier, et que l’on retrouvera dans la version vinyle du EP prévu pour Mai-Juin prochain le chanteur s’est inspiré d’un documentaire qu’il avait vu sur l’eau qui mémorise les éléments : « L’eau est essentielle. Je voulais absolument écrire un titre sur cette mémoire de l’eau. » Et si Gael Faure parle si bien de cette nature c’est parce qu’il en est issu, lui qui a grandi en terre ardéchoise : « Ma famille est une famille d’agriculteurs. J’ai été élevé au cul des vaches. Je ne peux parler que de cela. »

Si la musique de Gael Faure est douce et mélancolique, il y a dans ses textes une dimension politique qui invite à une vraie prise de conscience : « Quand j’entends Julien Doré dire qu’il fait des choses pour la planète mais qu’il ne faut pas être trop rentre dedans parce que les gens ne comprendraient pas, je suis moyennement d’accord. Je pense qu’il faut y aller. Je ne vais pas dire les choses de manière frontale parce que je ne suis pas un rappeur mais je suis un artiste engagé. J’ai d’ailleurs fait un spectacle éco-citoyen avec Cyril Dion. »

C’est de cette même forme d’engagement que nait son amour pour Jean Giono : « Je suis fou amoureux de ses mots. Tout ce que j’ai pu lire de lui m’a transpercé. Regain est un livre qui m’a marqué. C’est mon père qui m’avait expliqué ce qu’est le regain et je trouvais ce mot très beau mais je ne connaissais pas encore ce livre. Quand Giono parle de Paris et qu’il se sent dépaysé, son portrait du citadin reste aujourd’hui encore d’actualité. Dans Lettre aux paysans il a tout compris sur la paysannerie. Je me suis lancé dans un spectacle autour de Giono dont j’ai donné quelques représentations : au Mucem à Marseille, dans le jardin de Manosque et à la Maison de la poésie à Paris. Je veux le refaire mais dans des fermes. J’avais ce projet durant la pandémie pour aller chez les gens mais je n’ai malheureusement pas pu aller au bout de ce rêve. »

Tout cet univers fait que l’époque de la Nouvelle star apparait aujourd’hui comme très lointaine au chanteur : « Cette émission m’a mis le pied à l’étrier mais je ne retiens rien de très bien là-dedans. Je me vivais comme un campagnard dans la ville. Ce sont des souvenirs assez violents. Quand je suis retourné au village il y avait 30000 personnes, c’était de la folie, mes parents étaient bousculés. Une maison de disque m’a proposé des trucs je leur ai dit ce n’est pas mon truc. Je voulais faire mes propres morceaux.  On a toujours voulu me mettre sur des rails et j’en suis toujours sorti. Quand j’étais chez Sony, je sentais que je n’étais pas libre. J’ai rejoint une petite structure, Zamora. C’est indé et plus famille. Je m’y sens bien. »

Aujourd’hui le musicien pense à un album : « J’ai des morceaux. J’attends de trouver les bonnes équipes. »

Entrevue et photo: PIERRE-ARNAUD JONARD

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