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La Souterraine
Une première réussie pour cette jeune femme parisienne dont le coeur mélancolique bat au rythme d’une sainte pop cabossée dans une atmosphère embuée. Songwriting malin en perpétuelle recherche mélodique, les cinq titres présentés en ces lieux s’articulent selon un phrasé aussi bien chanté que parlé “Je tangue”. Le genre de création en suspension, quelque part entre hier et demain, et dont le présent ne cesse de lui glisser entre les doigts. Ainsi s’effile le temps dans ce disque aux acrobaties anachroniques dont la posture relève de la culbute artistique. Porté par une poésie au souffle glacé, le verbe est alors conditionné par une température négative, « le givre dégèle… y’a pas d’amour sans crevasse…» s’exclame ainsi Nathalie dans des élans de lucidité brillants tel un manteau neigeux éclaboussé par le soleil. Un disque septentrional qui cristallise le talent d’une artiste en devenir dans le soupir de l’hiver.
JULIEN NAIT-BOUDA
