Samedi 9 octobre, Ivry-sur-Seine (94)
La Jimi c’est le rendez-vous annuel incontournable des indés et de l’auto-production. Et dans ce cadre on a droit chaque année à un super plateau musical.
On a ainsi plaisir à retrouver les Belges de La Jungle . Sur scène le duo est parmi ce qui se fait de plus excitant actuellement. Le combo démarre son set par des titres noise bruitistes expérimentaux avant de bifurquer vers le son qui a fait leur renommée : une sorte de transe hypnotique absolument renversante. La musique de La Jungle est d’une beauté et d’une intensité qui laisse pantois. Les voir sur scène est toujours source de frissons garantis. Ce soir n’échappe à la règle. Un groupe qui est devenu indispensable.
Pogo Car Crash Control (à retrouver en exclu sur le nouveau Longueur d’Ondes) a une autre énergie que celle de la Jungle. Elle se déploie dans un autre univers musical mais elle est, au final, toute aussi brûlante. Le virage metal amorcé sur le précédent album du groupe s’entend live et incontestablement lui va bien. L’énergie punk mêlée au son lourd du metal fait plaisir à entendre. Et sur scène rien n’a changé depuis leurs débuts : c’est tout à fond, non-stop. Un set tout en puissance et folie. On a hâte de découvrir le nouvel album prévu pour janvier 2022.
Les organisateurs ont eu l’heureuse initiative ce soir là (comme la veille au soir) d’ouvrir les portes, outre de la salle du Hangar de celle du Tremplin ce qui permet lors des changements de plateau d’assister aux sets d’autres groupes. On a ainsi plaisir à voir Baron Crâne qui joue une musique très audacieuse puisqu’elle mélange éléments stoner, metal et free-jazz. Il n’y a pas de chant ce qui laisse la voie libre à encore plus d’expérimentations.
En tête d’affiche Lofofora montre que même si les années passent elles n’ont pas prise sur eux. D’autant plus que le line-up du groupe a peu bougé depuis leurs débuts en 1989. Reuno et Phil Curty sont toujours fidèles au poste et Daniel Descieux le guitariste fête cette année ses vingt ans dans le groupe. Sur scène Reuno a d’ailleurs une pêche adolescente. Le public (même sa frange la plus jeune) reprend les titres phares du groupe en chœur. Un beau moment de communion pour, finalement, une excellente soirée.
PIERRE-ARNAUD JONARD
Photos DAVID POULAIN
