Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

BALEINE

L’appel des abysses

C’est lors d’une déambulation dans les rues de Nancy en préambule du festival NJP qui se tient en ce moment même que nous avons fait la découverte de ce duo à la force de frappe saisissante. Nous étions dehors, dans la rue vers 21h et deux p’tits gars s’apprêtaient alors à balancer un set d’une déflagration retentissante derrière la baie vitrée d’un bar… En toute discrétion ? Loupé !

La recette est simple, épurée et tient dans le combo d’une batterie et d’une guitare électrique en feu. Il est peu dire que les duos sont rares dans ce genre musical baptisé desert rock par Josh Homme leader des Queens of the Stone Age, là où bien souvent plusieurs grattes sont nécessaires pour créer une masse sonore chargée de percuter la tête de l’auditeur et de l’emmener dans un headbang frénétique.

Il y a déjà ce batteur, Côme, qui ne joue pas avec ses caisses de batterie, mais les martyrise. Ça frappe sec, fort et sans temps morts, en transpiration comme un marathonien après trois tracks de trois minutes, vous voyez le genre… Et donc il y a cette ou plutôt ces guitares avec lesquelles Pierre alterne selon l’esthétique du morceau joué. Ce dernier a eu la générosité de nous renseigner sur la spécificité et l’apport musical de ses instruments. « Le Sheraton fut ma première guitare électrique, achetée d’occasion, elle a plus de 15 ans, haha ! C’est une Epiphone Sheraton II, j’ai également une Fender Jazzmaster. Le fait que mon instrument soit le seul capable de reproduire des mélodies m’a forcé à complètement repenser ma façon de jouer au sein de Baleine ; à la base j’étais guitariste rythmique, je travaillais toujours mes sons pour jouer des accords. J’ai donc décidé de jouer sur mes guitares comme on peut jouer sur une basse, note par note sans vraiment d’harmonie. »

Et ce que le groupe perd en accords musicaux, il le regagne en puissance, explosant de fait l’espace à coup de détonations et de décharges électriques tranchant l’air comme un samouraï le ferait avec son katana. Le guitariste nous révèle alors une autre de ses bottes secrètes. « J’utilise quelques effets dont un octaver pour trouver les basses qui me manquent et c’est assez incroyable. La première fois que j’ai branché ma guitare, j’ai reproduit un son tellement lourd, tellement puissant, ça me faisait trembler, j’avais l’impression d’avoir une arme de guerre entre les mains. Avec un son comme ça, on se sent indestructible et quand on est deux, chacun peut vraiment prendre beaucoup de place, c’est un vrai défouloir de jouer ensemble. »

Pour preuve, les badauds et autres curieux s’amassant devant la vitre censée protéger les oreilles de ces pauvres riverains, gonflant de fait une foule littéralement étonnée de la densité sonore suscitée par ce rock venu d’un désert lointain ou des abysses de l’océan, on ne sait plus très bien. Extrait choisi de la bouche d’une spectatrice de passage : « Non mais ils ne sont que deux ? Comment font-ils pour produire un son aussi bruyant ? C’est vraiment abusé ! » Le genre de réaction qui ne trompe pas, un samedi soir, là où d’habitude la fièvre musicale s’empare des corps sous une boule à facette.

La suite s’annonce tout aussi stimulante et le binôme semble vouloir pousser son délire encore un peu plus loin dans les profondeurs de la nuit. « Pour nos prochains morceaux, je viens d’acquérir une nouvelle guitare baritone, la Squier Vintage Modified Baritone Jazzmaster, pour trouver un son encore plus lourd et sombre qu’aujourd’hui. » Tout juste sorti de l’œuf et déjà plein de promesses, on ne saurait vous conseiller de garder une oreille attentive à la suite de cette histoire dont on espère de nombreux chapitres. Mais pour cela il faudra tourner, ainsi le groupe cherche d’ores et déjà des premières parties. Chères âmes sensibles au rock et professionnels du monde musical, vous savez ce qu’il vous reste à faire…

Clip en exclusivité “Upside down”

Leur premier Ep When Did It All Go Wrong?  

ARTICLES SIMILAIRES