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SERPENT

Paris, La Boule Noire, le 1er septembre 2021

Le nouveau projet de Matthieu Lescop s’appelle donc Serpent et il était malheureusement facile de passer à côté de leur premier EP “Time to rethink” sorti en plein confinement à la fin de l’année 2020. Mais qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? Pour le savoir, direction La Boule Noire à Paris pour un des premiers concerts debout de cette rentrée. La salle est pleine dans la limite de ce qui est autorisé. 75% de la jauge, ça fait 150 personnes décidées à s’agiter près de la scène.

Et elles ne vont pas être déçues, Serpent c’est une tornade post punk rappelant le bon esprit de la scène no wave new yorkaise du début des années 80, Talking Heads en tête. Rythmiques raides et saccadées, hymnes scandés en anglais et guitares géométriques à la fois savantes et dansantes. Devo n’est pas très loin non plus.

Les musiciens ont tous du feu dans les doigts et le cousinage n’est jamais très loin non plus avec l’autre vague post punk new yorkaise, celle des années 2000 sur laquelle surfait LCD Soundsytem et surtout The Rapture. Serpent n’a aucun problème à tenir la comparaison avec ses influences anglo- saxonnes, mais, plutôt qu’un exercice de style, on retiendra surtout la jubilation des musiciens à jouer ces titres débridées qui rappellent à quel point l’électricité du live nous a manqué. Adrien Soleiman et son sax viennent participer à l’orgie, une reprise démembrée de “She’s lost control” de Joy Division fait jubiler Matthieu Lescop l’enfant de la new wave en fin de concert. Il peut arborer son sourire psychotique, lui et ses comparses voulaient stimuler notre cerveau reptilien, mordre nos mollets avec des hymnes qui réveillent nos sens engourdis. Le venin a largement produit son effet.

CHRISTOPHE CRENEL

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