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ICARE VERTIGO

Icare Vertigo @Sylvain Deffaix

LE VERTIGE D’ICARE

Avec Icare Vertigo, on balance entre ciel et terre, entre rock et chanson. Vertige de l’espace versus ancrage à la terre.

Né des cendres de Calico qui avait sorti un album en 2013, Icare Vertigo perpétue la belle tradition de la scène rennaise. Le groupe évolue en chanson-rock, un positionnement compliqué comme on le sait dans l’Hexagone où le public et les médias chansons vous trouveront toujours trop rock et à l’inverse le public et les médias rock trop chanson… Mais pour Jean-Marie le Goff chanteur et parolier du combo il ne pouvait en être autrement : « Je suis fichu comme ça. J’aime beaucoup la chanson et j’aime ce qui crie un peu. Cela amène un vrai truc, je trouve. J’ai beaucoup écouté Renaud quand j’étais ado, mais dans le même temps j’écoutais également Nirvana ou The Cure. »

Si ce positionnement est souvent problématique par chez nous, ce n’est pas le cas chez nos cousins québécois et ce n’est évidemment pas un hasard si les Rennais citent Karkwa, Louis- Jean Cormier et Pierre Lapointe comme influences. Pas un hasard non plus que leur album ait été mixé chez Bruno Green à Sherbrooke : « Chez eux cette différence rock/chanson n’existe pas. J’aime beaucoup les artistes québécois des plus récents aux plus anciens comme Desjardins ou Galaxie. Ils aiment les mots, les tordent. Il y a toujours eu, là-bas, des albums écrits en français. Cette frontière entre rock et chanson n’existe pas, et cela ne pose pas de problème. Je trouve qu’il est intéressant de casser les codes. Tu peux faire quelque chose de qualité avec une exigence dans l’écriture. »

Ce côté chanson les Bretons l’ont peut-être par leur approche poétique du texte : « Il convient d’avoir un propos. On a un truc à raconter. C’est au cœur de ce que nous faisons. Ma sensibilité est du côté des mots. J’y accorde peut-être parfois trop d’importance, mais la collaboration avec Alexis Wolff a été parfaite à ce niveau-là car il sait quand il faut ramener les choses vers la musique. »

Icare Vertigo est un groupe à l’ancienne. Il appartient à un monde quasi défunt où la musique n’était pas seulement un produit consommable, où le stream ne régnait pas en maître. C’est pourquoi leur album se doit d’être écouté du début à la fin car s’il n’est pas exactement un concept-album comme ceux que l’on pouvait entendre dans les années 70, il s’en rapproche néanmoins : « Cet album a été conçu de la façon dont les disques étaient faits autrefois. Les titres ont été enregistrés dans l’ordre où ils apparaissent dans l’opus. C’était important d’avoir une cohérence. Cet album montre le besoin que l’on a d’avoir les pieds dans le sol. Le morceau “Combat Ordinaire” est une référence à l’auteur de B.D. Manu Larcenet qui fait à la fois des choses grand public et des trucs très sombres. Icare Vertigo représente cette contradiction, entre cette envie de monter au ciel et le vertige que cela peut produire. Il y a autant d’artistique dans le mec qui cultive son jardin que dans celui qui écrit des textes alambiqués. Il faut rester ancré à la terre. »

Icare Vertigo est donc un disque à la fois très métaphorique et très terrien dont la thématique pourrait bien être celle de se retrouver, de se serrer enfin dans les bras des uns des autres.

>> Le site d’Icare Vertigo

Pierre-Arnaud  JONARD

Photo : Sylvain Deffaix

Icare Vertigo – Gros Malin Productions – Wiseband – Coop-Breizh

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