Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

TADAM RECORDS

Logo TADAM records

 

Nouveau label rock

Yann Landry, rédacteur en chef de La Grosse Radio et attaché de presse de nombreux groupes lance son label : Tadam Records. Un label rock, écocitoyen, égalitaire et coopératif. Le bureau du label est mixte et paritaire, composé de deux hommes et de deux femmes. Les quatre membres du bureau et trois autres musiciens forment le Conseil d’Administration, où toutes les décisions seront prises de façon démocratique et horizontale. Rencontre.

Tu avais l’idée de créer ton label depuis longtemps ?

« Oui, mais je voulais d’abord parcourir les autres étapes du milieu musical : chroniqueur, attaché de presse, rédacteur en chef d’un web musical. L’idée de créer mon label je l’avais en tête depuis maintenant dix ans. Au moment du premier confinement j’ai développé cette idée avec les groupes avec lesquels je travaille. »

Tu vas pouvoir continuer tes autres activités dans le même temps ? 

« Sur certains trucs, oui, sur d’autres non. On pourra faire la promo en interne ou parfois avec des prestataires extérieurs. »

Ce sont des groupes avec lesquels tu travaillais comme attaché de presse que le label a signés ?

« Certains oui comme Captain Obvious ou Steve Amber mais d’autres non comme l’Ambulancier ou Shoefiti. Et She Wolf est dans la même connexion ; c’est un groupe d’amis. »

Il y aura une orientation musicale ?

« Oui ce sera rock mais au sens large. She Wolf est grunge, Steve Amber psyché, Shoefiti alternatif avec un côté Seattle mais l’Ambulancier est électro-rock, par exemple. On va tourner avec ces cinq groupes cette année. Il y en aura peut-être d’autres dans le futur mais pas des tonnes. Je ne comprends pas les labels qui sortent vingt cinq artistes par an. Il faut que les groupes adhèrent à notre charte pour être sur le label. Si on se plante, on se plante tous ensemble. Laisser le pouvoir au collectif signifie aussi que si demain je veux signer un groupe et que les autres ne veulent pas, on ne le signera pas. Il faut qu’il y ait quatre voix sur sept dans le conseil d’administration pour qu’un groupe puisse signer sur le label. »

 

TADAM RECORDS equipe

 

Cette charte ce sont les valeurs du féminisme ?

« Je ne veux pas de quotas féministes. Dans le bureau nous sommes deux hommes/deux femmes. Dans une entreprise les femmes ne doivent pas n’avoir que des postes subalternes. On ne se dit pas féministe mais égalitaire. La question du genre ne se pose pas. »

Tu as souvent vu le machisme à l’œuvre dans le milieu rock ?

« Clairement. J’ai vu des comportements qui n’ont pas lieu d’être, notamment dans des festivals. »

Tu n’as pas peur d’être qualifié de politiquement correct avec ce féminisme, ces labels solidaires et écos-citoyens qui sont dans l’air du temps ?

« Non je trouve qu’il faut changer les mentalités. On fait les choses comme cela car c’est notre manière d’être. »

Quel sera le côté solidaire du label ?

« Les groupes s’entraident. On vient d’une génération qui a acquis plein de compétences et celles-ci seront mises au service les uns des autres. »

Et celui eco-solidaire ?

« On va fonctionner en filières courtes avec des boites françaises. On ne peut pas vouloir le changement du monde et ne pas être acteur de ce changement. La boite de fabrication de CD est basée en Isère. Pour le merchandising, je suis en train de voir ça avec des boites d’Occitanie. »

Le merchandising se fera à partir de recyclage ? 

« Oui, tout à fait. Les tee-shirts seront faits à partir de vêtements achetés dans des friperies. »

C’est gonflé de créer un label à cette époque.

« C’est complexe mais je pense que c’est le meilleur moment. Le changement c’est maintenant comme disait quelqu’un de célèbre. Il y a plein de gens qui vont quitter le milieu musical. On va travailler avec des bookeuses qui bosseront différemment de la façon dont elles avaient l’habitude auparavant. »

L’année 2020 a été difficile. Comment vous êtes vous soutenus les uns les autres à l’intérieur de la structure ?

« Oui il a fallu se soutenir c’est clair. On a fait des tas de réunions sur Skype qui nous ont mises de bonne humeur. »

Quelle sera votre première sortie ?

« Le EP de l’Ambulancier au mois de mars. »

Le but c’est aussi que les groupes soient plus proches de leur public ?

« Tout à fait. On va créer une asso à laquelle n’importe qui pourra adhérer. Pour un certain montant les gens recevront toute notre production. On veut avoir une démarche où les groupes soient proches des gens, effectivement. »

Tu n’avais jamais travaillé en label auparavant ?

« Non, jamais. J’ai évidemment un certain trac à me lancer dans cette aventure. J’échange sur de nombreux points avec des gens de la filière musicale notamment des éditeurs. Cela a été dix mois de travail intense. On a préféré commencer sous la forme d’une asso où chacun met des billes. Cela peut évoluer à l’avenir. On verra. »

Tu as déjà des retours du milieu musical ?

« Oui des distributeurs m’ont contacté. Les médias répondent présent. Je suis très content. »

 

yann landry

>> Le site de Tadam Records

Pierre-Arnaud JONARD

ARTICLES SIMILAIRES