Et si les styles musicaux étaient vivants ? C’est le postulat initial du nouveau format hilare de la web-série YouTube Une chanson l’addition qui, une fois par mois et en vidéo, en imagine les conséquences.
Une pièce comme unité de mesure, un champ-contrechamp, des jeux de mots en guise de punchlines… et un style musical incarné en chair et en os par un invité. Le tout, sous le regard désabusé d’un avocat en pleine discussion avec ce “client” particulier ? La scène de 6 minutes emprunte autant à l’allégorie absurde qu’aux doubles lectures référencées. « L’idée m’est venue de mon métier de journaliste, raconte son auteur Samuel Degasne [ndlr : par ailleurs chroniqueur au sein du magazine] et qui y joue le rôle de l’avocat. Avec la disparition de la fusion et l’écart culturel grandissant entre les générations, j’ai eu davantage l’impression ces dernières années de défendre des styles musicaux (le métal, le punk…) que des groupes ou des œuvres. »
Essai concluant avec un premier épisode (“Le Procès du métal“), publié à la Saint-Valentin et qui accueillait le chanteur du mythique groupe LoudBlast dans le rôle-titre. « C’est l’absence de plus gros moyens techniques et l’impossibilité, pour le moment, de réaliser un court métrage complet autour d’un procès du metal qui m’a permis d’imaginer le dialogue entre ce style musical et son avocat commis d’office. »
Cet UCLA #666 (nom de ce format “à part” et qui vient compléter chaque vendredi à 15 h des analyses de chansons ou d’albums de standards – en majorité – rock) n’avait pourtant pas pour but d’être poursuivi : « C’était un one-shot pour remercier les internautes de nous avoir aidés à autofinancer les vidéos 2020 de la chaîne. Mais devant l’accueil de celui-ci et étant donné les tonnes d’idées de suites qui sont venues, on a décidé de faire réapparaître le personnage régulièrement. Ce sont des épisodes qui nécessitent beaucoup de préparation ! »
Depuis donc, le format s’est enrichi d’un épisode sur “L’Autopsie du grunge” (avec Luc Frelon, programmateur à Fip, dans le rôle du légiste qui « dissèque les styles »), “L’École du métal” (imaginant les confrères YouTube dans le rôle des enseignants) ou encore “L’Asile du blues“ (avec Arnold Derek de France… bleu – uh uh).
Loin de la simple blague potache, on se rend surtout vite compte que l’on se prend au jeu des références évoquées, scrutant/cherchant avec l’entourage ce que l’on n’aurait pas identifié.
Et ce “vrai” procès du métal, alors : le verra-t-on un jour sur Une chanson l’addition ? « Il est déjà en partie écrit et dans l’attente de la confirmation de certains invités ! Mais ce sera aux internautes de décider de la poursuite de la chaîne ou non, lors de notre traditionnel crowdfunding de fin d‘année… » Ou comment joindre, dans cette affaire, la forme au fond en faisant du public l’impitoyable jury.
UCLA #666 – Une chanson, l’addition
