Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

ULRICH

ULRICH-©-ValyD-p

Futur grand Bordeaux

Il ne faut pas se fier à leur nom à consonance germanique, ce combo ne vient pas d’outre-Rhin mais est tout ce qu’il y a de français, et plus précisément originaire de la ville que l’on appelait dans le temps “la Belle endormie”, Bordeaux. Depuis le réveil a eu lieu, avec ses bons et ses mauvais côtés, mais faisant entre autres émerger une scène rock foisonnante, touche-à-tout et présente jusque dans les entrailles de la ville, là où justement l’on retrouve Ulrich.

Formé en 2013, le groupe – d’abord à quatre avant de devenir trio dans sa forme actuelle – était constitué autour d’un projet purement instrumental qui a évolué lorsque Romain a rejoint le groupe, aux cotés de Nico et Alex, en tant que bassiste. Ses compétences en matière de son et d’arrangement permettent d’ouvrir un nouveau chapitre. Dès lors, les influences dont se nourrissent le gang des trois vont trouver un terrain d’expression fertile où vont se croiser sans trop d’obstacle post-punk à obédience cold, noise, electro et indus.

 

 

Si les line-up ont évolué, l’esprit lui n’a pas changé, underground jusqu’au bout des médiators, comme l’explique Nico : «  On aime mettre les mains dans le cambouis, et le D.Y.I.,  qui à la base était essentiellement une contrainte financière, est devenue à présent une source de satisfaction. Mixer, enregistrer… tenter de tout faire de A à Z, a son lot de galères, mais c’est maintenant notre mode de création le plus fun ! Même dans nos vies, on aime conduire nos voitures, mais aussi soulever le capot : pour la musique, c’est pareil. »

 

ULRICH © Audrey Saint-Marc

 

Far Out, leur troisième EP a également été conçu la tête dans le capot, mais aussi avec la clé à molette prête à régler le prochain album dont on aimerait évidemment qu’il soit leur premier long format tant ce groupe mérite que les projecteurs se tournent vers lui… même s’il est probable qu’ils objecteront qu’il préfèrent le noir à la lumière, à l’instar des grands vins.

 

Ulrich

 

Ce troisième EP est un album complètement fait maison comme c’est devenu l’habitude du groupe bordelais, même s’il a bénéficié du soutien d’Infernal Machine pour la logistique et de l’Américain Carl Saff pour le mastering. Cinq titres pour s’abandonner dans un monde où Nine Inch Nails côtoie And Also The Trees et A Place To Bury Strangers. Les Bordelais défendent l’idée que le post-punk, l’indus et le noise ne sont pas incompatibles, et ils ont bigrement raison. Si l’on tombe rapidement sous le charme des compositions, on n’est pas moins troublés par la voix gutturale et épileptique (façon Manchester années 90), comme sur “2084” et “Far out” qui rappellent la noirceur à la beauté énigmatique que l’on retrouve dans le chant de groupes comme The Agnes Circle ou les Turcs de She Past Away. “Ambiances de synthèse”, long instrumental de plus de huit minutes, conclut un disque avec lequel le trio se pose comme l’une des meilleures formations post-punk de l’Hexagone.

XAVIER-ANTOINE MARTIN

>> Site de Ulrich

ARTICLES SIMILAIRES