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DÄTCHA MANDALA

Dätcha Mandala @ Julien Dupeyron

I LOVE ROCK’N’ROLL

Considérés comme l’un des grands espoirs de la scène rock française, les Mérignacais de Dätcha Mandala confirment avec Hara les espoirs placés en eux depuis leurs débuts il y a déjà dix ans.

Avec leur premier album, Rokh, sorti en 2017, le trio semblait faire partie de ces groupes qui regardent dans le rétro 70’s, jouent sur des instruments vintages et sortent des albums enregistrés en analogique. Il serait réducteur de les voir ainsi car si le souffle de Led Zeppelin résonne encore dans leur nouvel opus, les Dätcha ne sont pas pour autant des passéistes essayant de recréer les défuntes années 70 : « On aime beaucoup Led Zep. C’est le groupe rock par excellence avec les Beatles. Bonham est le godfather de la batterie, Robert Plant l’un, si ce n’est, le meilleur chanteur rock de l’histoire, idem pour Jimmy Page à la guitare et John Paul Jones à la basse. C’est un groupe audacieux qui ne s’est jamais fixé de limite de style. Cette démarche nous plait : faire plein de choses différentes, de la folk ou des morceaux orientaux. »

Mais pour créer un son plus moderne, leur nouvel opus n’a pas cette fois-ci été enregistré uniquement en analogique mais aussi en numérique : « Les basses-batteries ont été faites live en analogique, mais ensuite transférées en pro-tools, en numérique. On a voulu un son de batterie plus moderne à la Royal Blood ou à la Ghost. On avait envie d’une batterie qui sonne le plus efficace possible, qui va droit au but. On aime les morceaux 70’s qui partent dans tous les sens mais c’est parfois trop marqué par rapport à une époque. Nous aimons le côté couplet/refrain, couplet/refrain, très carré à la AC/DC. »

 

Dätcha Mandala © Julien Dupeyron

 

Si la trajectoire du groupe a été ascendante depuis leurs débuts et semblait parti sous les meilleurs auspices avec notamment le parrainage de leurs amis de Mars Red Sky qui les signaient sur leur label MRS Sound (celui-ci a connu depuis trois ans une accélération avec l’adoubement des Insus). Les ex-Téléphone avaient découverts le groupe lors de leur passage au Festival de la Nuit de l’Erdre, avaient accroché sur leur concert et les avaient alors invités sur trois de leurs premières parties dont un Stade de France : « Cela est bon pour le CV de faire une si grosse date et reste une belle expérience. » Une histoire d’amour était née puisque Bertignac déclarera en 2018 : « Dätcha Mandala est la relève du rock en France » et imaginera une collaboration avec eux pour son album de reprises sorti récemment : « Il avait pensé à nous pour que l’on joue sur ce disque et puis finalement à opté pour faire tout, tout seul. Nous sommes toujours en contact avec lui. Nous avons fait quelques démos de l’album chez lui à Fontainebleau, passant des jours à manger des pizzas et des nems surgelés. »

Si leur élan a malheureusement été stoppé par la crise du Covid-19, avec une tournée pré-album annulée et une sortie de disque repoussée d’avril à juin, on n’est cependant pas inquiet pour le futur du groupe qui devrait se révéler triomphal. C’est du moins tout le mal qu’on leur souhaite. Cette crise aura d’ailleurs montré un groupe en adéquation parfaite avec le climat ambiant, rien qu’avec le titre de leur album, Hara : « C’est le nom donné au deuxième chakra. Celui de l’équilibre, de l’énergie vitale. Lorsque l’on est centré sur lui, on est confiant. En revanche, lorsque l’on est décentré de lui, on vacille à la moindre secousse. Le Covid a bien montré la fragilité de tout l’équilibre. Le possible effondrement de notre société thermo-industrielle ne serait-il pas le résultat d’une profonde déconnexion de l’humanité avec son Hara. Il y a ‘ailleurs un grand besoin d’écologie. Le morceau “Stick it out” qui ouvre l’album parle de cela. Nous votons tous les trois Vert, mais nous ne nous posons pas en tant que moralisateurs. Nous sommes très admiratifs de gens comme Greta Thunberg ou Aurélien Barrau, des gens qui amènent la lumière sur ce qui se passe, rallient des consciences et apportent un nouvel imaginaire. On essaie à notre manière d’élaborer cet imaginaire pour aller vers un possible autre monde. »

PIERRE-ARNAUD JONARD

Photos : Julien Dupeyron

DÄTCHA MANDALA

Hara

MRS Red Sound – L’autre Distribution – Idol

>> Site de DÄTCHA MANDALA

 

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