Beauté gaspésienne
Né en Colombie-Britannique, grandi en Gaspésie, ce jeune homme a de fait une vision naturelle des grands espaces. Elle le nourrit, comme on l’entend, dans son premier album sorti au Québec l’automne dernier. Il y a chez cet artiste une envie de paysage qui dégage des climats atmosphériques comme on peut les trouver chez Radiohead ou chez ce groupe culte québécois qu’est Harmonium : « Radiohead est depuis toujours l’un de mes groupes préférés. En revanche, avant la sortie de mon disque, je n’écoutais guère Harmonium et l’on ne peut pas dire qu’ils aient été l’une de mes influences, mais plusieurs journalistes ont trouvé une touche de ce groupe dans mon album. Du coup, je me suis mis à les écouter davantage. Je comprends maintenant pourquoi on m’a dit cela et je les aime de plus en plus. » Si le musicien s’avère aussi doué dans la création d’une musique planante et sensuelle, c’est sans doute comme il le reconnaît lui même parce qu’il « aime les choses flottantes. » Signé à 18 ans sur l’excellent label montréalais Ad Litteram, le musicien sort un premier EP en 2017 sous la houlette de Louis-Jean Cormier : « J’apprécie beaucoup tant la personne que sa musique » qui le fait remarquer par les médias. Sa carrière est lancée. Tellement bien que la sortie de son premier album a été saluée par une critique enthousiaste : « Je l’espérais, d’autant plus que c’est un disque qui a été long à faire. » Ces louanges sont plus que méritées car ce premier opus entre chanson et pop atmosphérique est une belle réussite, avec des talents d’écriture certains, soulignés d’une sensualité rare. Textes écrits dans la langue de Molière : « J’ai commencé à écrire en anglais. Mais je trouve qu’avec le français, j’amène des textes plus personnels. Mais rien de politique là-dedans… »
PIERRE-ARNAUD JONARD
