Quand la nuit tombe
Simone Records / Yotanka
Une fois de plus, Cormier rime avec déception : celle qui frappe fort et qui assaille chaque album qui suit l’écoute du sien. Il faudrait éviter les comparaisons pour que le reste ne semble pas si fade face à l’excellence de ce Québécois resplendissant, toujours présent là où il n’avait aucune raison d’aller. Il ose et réussit sans cesse à viser en plein cœur. En trois albums solo et des centaines de concerts, il prouve constamment son génie. Qu’importent les guitares qu’il a abandonnées sur cet opus, le groove est décuplé et la grâce omniprésente. Le français sonne comme une langue étrangère, majestueuse et limpide à la fois. Dans la précision des émotions qu’il décrit, c’est un éclairage nouveau des sentiments intimes de chacun qu’il propose. On se croirait chez un Sufjan Stevens des grandes heures, inspiré et inspirant. Le monde qu’il dépeint ne devient pas plus beau : il devient supportable. Alors, quand la fin arrive, il suffit d’appuyer à nouveau sur lecture.
À écouter en priorité : “Tout tombe à sa place”, “Croire en rien”.
SAMUEL ROZENBAUM
