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Adrian -MNNQNS

Un sale scénario de S.F

LES CONFINÉS DE LA MUSIQUE. ÉPISODE 26

Pendant cette période pour le moins troublée et troublante, Longueur d’Ondes fait le tour des artistes mais aussi des professionnels des musiques amplifiées de l’espace francophone afin de parler de la situation et de ses conséquences… Aujourd’hui : Adrian, chanteur-guitariste de MNNQNS.

Le confinement et la crise sanitaire liée au Covid-19 aura frappé dans son élan la tournée actuelle des MNNQNS après une date mémorable, le 6 mars dernier à la Gaité Lyrique. Ce temps d’isolement n’aura pas empêché les Rouennais d’être actifs puisqu’ils nous offrent chaque mercredi la série de reprises Flesh and Bones. Après Madonna et Nirvana place cette semaine au cultissime “Forever Young” d’Alphaville.

 

 

Adrian, comment vis-tu cette période ?

Ètonnement bien. Les tournées c’est super, mais quand tu rentres tu n’as spécialement l’énergie pour bosser sur de nouveaux morceaux et ça commençait à me manquer. On ne va pas se mentir, être confiné dans un home studio, il y a pire. En plus, j’ai un balcon pour épier les gens toute la journée comme les vieux.

Ce qu’on vit là, ce virus qui se propage à la vitesse de la lumière et qui met le monde KO, c’était quelque chose de prévisible pour toi ?

Avec les premières manifs historiques chinoises à Wuhan peu de temps avant j’imagine que oui. J’adore les théories du complot.

Pendant cette période, tu as continué à composer ?

Pas vraiment non.

 

 

Est-ce que vous répétez à distance ?

Toute notre tournée est reportée à plus tard dans l’année donc ça n’aurait pas trop d’intérêt de répéter dans le vide. En revanche, on profite de ce temps pour avancer sur une série de reprises qui sortent tous les mercredi de mai et on va aussi s’attaquer à une série de collaborations avec des groupes proches. Chacun enregistre des parts de son côté et je mixe l’ensemble.

Tu angoisses de ne plus faire de live ?

Je n’en fais pas une attaque non plus mais ça commence à me manquer. On croise les doigts pour la suite.

Ça te fait réfléchir différemment ? Est-ce que tu vois les choses sous un autre angle désormais ?

Probablement. J’ai eu le temps de tout retourner dans ma tête des centaines de fois donc je pense qu’on bossera dans de nouvelles directions à notre retour sur scène. J’aimerais un truc plus marquant et plus ambitieux de manière générale. Ça ne sera pas le cirque Pinder non plus, mais je suppose qu’il y aura un tournant visuel important.

T’as pas eu envie de tout lâcher ?

Pour faire quoi ensuite? Je sais à peine faire cuire des pâtes…

 

 

Tu crois que tout cela aura un impact durable par la suite, est-ce que la prise de conscience sera suivie d’actes ?

Je suis toujours un peu pessimiste quant au futur, quand tu vois ce qui se passe avec les flics en ce moment, l’arrivée des systèmes de surveillance et de notation citoyenne… ça ressemble un peu trop à un sale scénario de S.F. Après, j’ai quand même très hâte de tirer sur des drones depuis mon balcon.

L’industrie de la musique est paralysée, que va-t-il se passer au niveau des scènes locales et indés ?

Je ne me fais aucun souci pour les indés, c’est une économie de la débrouille… tant que l’état ne s’en mêle pas. Même avec le confinement les initiatives de manquent pas, il n’y a qu’à voir la compil Sick Sad World de Kids are LoFi ou la compilation de notre collectif SOZA à venir prochainement. Espérons que ça motivera encore plus les orgas à proposer des choses nouvelles quand on mettra la tête hors de l’eau.

Ta playlist confinement : 5 titres.

Slowthai – Drug Dealer

RP Boo – Bangin’ On King Drive

The Pop Group – We Are Time

The Beach Boys – God Only Knows

Crass – Banned From The Roxy

Propos recueillis par Pierre-Arnaud Jonard

 

https://www.youtube.com/watch?v=CPk98Vxm4Vo

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