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VIRGINIE BELLAVOIR

Virginie Bellavoir

On ne lâche rien !

LES CONFINÉS DE LA MUSIQUE, EPISODE 15

Pendant cette période pour le moins troublée et troublante, Longueur d’Ondes fait le tour des artistes mais aussi professionnels des musiques amplifiées de l’espace francophone (cœur du magazine) afin de parler de la situation et de ses conséquences. Aujourd’hui : Virginie Bellavoir, attachée de presse web.

Virginie Bellavoir a crée sa propre boîte VB en Backstage (https://www.linkedin.com/in/virginie-bellavoir-33930537/) il y a déjà quelques années. Elle a à cœur de faire découvrir de nombreux projets d’horizons et de genres très éclectiques. Les groupes ou artistes qu’elle soutient à plus de 100% avec énergie, créativité, réactivité et professionnalisme sont issus du rock à la pop en passant par l’électro. Virginie met son goût du relationnel, sa grande aisance à communiquer, échanger et partager (comme sa passion, son expérience de la musique et du monde musical) au service de tous ces artistes qu’elle accompagne pour le meilleur et non le pire. Son grand sens de l’adaptation et un carnet de contacts très fourni (et essentiel) lui font savoir ce qui est le mieux pour la sortie d’un album ou d’un clip, entre autres choses, pour la publication de nombreux articles, chroniques relayant toujours bien “ses” artistes ! Virginie Bellavoir qui aime rester discrète mais toujours à l’affût, aime rire et discuter, on lui a donc posé quelques questions confinées…

Comment travailles-tu dans cette période ?

Étant freelance, j’exerce habituellement mon activité à mon domicile donc le fait d’être confinée ne change pas grand-chose sur cet aspect là. Par contre, ne pouvant plus faire de réunions avec les artistes, nous faisons beaucoup plus de réunions par téléphone et en visio. On s’adapte quoi !

Cela a entraîné quoi précisément dans ton travail et ta boîte ?

La crise sanitaire a entraîné un surcroît de travail car il a fallu statuer sur le devenir des projets en cours et à venir (beaucoup d’échanges donc) et ensuite, communiquer sur les annulations/reports de dates tout en continuant à promouvoir les projets maintenus. D’ailleurs, les artistes sont très sollicités en ce moment par les médias pour s’exprimer sur la situation.
Par ailleurs, et comme pour la majorité des acteurs de l’industrie musicale, cette nouvelle crise (après les gilets jaunes et la grève des transports en commun…) a un impact considérable sur mes revenus et par là même, sur la pérennité de mon activité en freelance.

As-tu des sorties reportées ?

Quelques unes oui mais pas toutes heureusement. Et en cette période morose, il est important de maintenir les projets dont la sortie était prévue à partir d’avril car le public est demandeur et à l’écoute. De plus, les sorties s’annoncent très nombreuses à l’automne 2020 et les projets des artistes indés (dont je m’occupe principalement) risquent de passer inaperçus.

Tes contacts avec les groupes, comment ça se passe ?

Majoritairement par téléphone, mail, whatsapp, messenger et bien sûr en visio. Nous communiquons sur leurs projets mais également sur notre quotidien de confinés. C’est une situation inédite pour nous tous. Nous faisons aussi preuve de beaucoup d’humour dans nos échanges. C’est primordial !

Comment organises-tu les promos ?

La promo en tant que telle n’existe plus vraiment à l’heure actuelle. Mais j’essaye de faire vivre les projets que je défends autrement. De faire parler d’eux en s’adaptant à la situation ainsi qu’aux nouveaux formats proposés par les médias : interviews et lives confinés, par exemple.

Ça te fait réfléchir différemment ? Est-ce que tu vois les choses avec un autre angle désormais ?

Bien sûr ! A mon sens, et c’est toujours ainsi que j’ai envisagé les choses, il faut remettre l’humain au cœur des préoccupations. Arrêter de penser mondialisation, business, bénéfices, reconnaissance… Cette situation, que nous vivons plus ou moins bien, doit également nous amener à réfléchir à notre propre existence, à la façon dont on la vit et si elle est cohérente avec nos véritables aspirations.

T’as pas eu envie de tout lâcher ?

Non car même si c’est difficile actuellement (et que ça le sera certainement encore un moment), je suis une passionnée. Ma devise depuis toujours : ne rien lâcher !

Tu crois que tout cela aura un impact durable par la suite, est-ce que la prise de conscience sera suivie d’actes pour minimiser les risques futurs voire les anticiper, ou on reviendra dans le monde que l’on connaît parce que l’argent est plus fort que tout ?

J’espère sincèrement qu’il va y avoir une véritable remise en question et une prise de conscience du gouvernent mais également des Français (pour ne parler que de la France). Mais je crains qu’une fois la menace du covid19 passée, chacun reprenne le cours de son existence comme si de rien n’était et que le gouvernement (pour le moins capitaliste) oriente de nouveau sa politique et ses actions en fonction de la productivité, des bénéfices, du pouvoir…

L’industrie de la musique est paralysée, quels qu’en soit ses composants et quel que soit la taille des acteurs qui la composent. Si Live Nation va certainement pouvoir s’en remettre, que va-t-il se passer au niveau des scènes locales et indés ? Tu penses que tout va repartir comme avant, petit à petit, ou au contraire il va falloir repenser certaines choses ? Si tu pouvais faire un vœu pour demain ?

Il est fort probable que les acteurs majeurs de l’industrie musicale s’en sortent bien mieux, mais j’espère sincèrement que les acteurs indépendants et locaux seront aidés, soutenus, accompagnés par le gouvernement pour se redresser. En effet, comme dans tous secteurs, la diversité est primordiale dans la culture, dans la musique.

Ta playlist confinement : 5 titres.

The Temptations, “Papa Was A Rolling Stone”

The Kills, “Doing It To Death”

Dredg, “Ode To The Sun”

The Strokes, “The Adults Are Talking”

Billie Eilish, “Everything I Wanted”

 

Propos recueillis par VANESSA MAURY-DUBOIS

 

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