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ALEXANDRIE

Alexandrie @ JC PolienLes sirènes d’Alexandrie

Batteur chez Bigger, Antoine Passard lance aujourd’hui son side-project Alexandrie avec un premier EP, Loin. Entre chanson et ritournelles électro-pop, un univers qui ne manque pas de charme.

Ceux qui connaissent Bigger vont certainement être surpris en entendant pour la première fois Loin. Aux antipodes du rock explosif des Bisontins, Antoine Passard en solo vogue dans un univers où ce ne sont pas les guitares et les basses qui font la loi mais les synthés. Une façon sans doute pour le jeune homme de se démarquer de son travail avec le groupe. Lorsque l’on étudie de plus près son parcours musical, on est finalement moins étonné : « Je n’ai jamais été un rockeur. J’ai grandi dans un milieu populaire où l’on écoutait les trucs qui marchaient, la variété française. Il n’y avait pas beaucoup de disques à la maison. J’étais ultra fan de Balavoine, plus jeune. Je me suis presque retrouvé dans Bigger par hasard. De tous mes projets, c’est celui le plus rock. Cela fait maintenant cinq ans que je compose sur ordinateur. Les sonorités 80’s m’ont plu. J’ai été aussi influencé par des musiciens français comme Daho ou Flavien Berger et également par toute cette vague de groupes montréalais comme Timber Timbre, les Louanges, Men I Trust. Ce qui m’a toujours plu dans la musique, c’est le classique couplet/refrain. Quoi que tu fasses musicalement, au final,ce sera toujours des chansons. On en revient toujours à cela. »

 

Alexandrie @ JC Polien

 

Cet amour de la musique populaire se retrouve comme une évidence sur la pochette de l’EP que l’on croirait tout droit sorti des années 70 avec un côté un peu kitsch comme sur ces 45 tours que l’on aime à chiner dans les vide-greniers : « Je voulais une cover qui soit mi ringarde, mi jolie. Il était important qu’il y ait une voiture sur la pochette car j’adore voyager. Cette Clio que l’on voit appartient au photographe et je la trouvais parfaite pour illustrer le disque. J’ai toujours la bougeotte. Je reviens du Viet-Nam et je peux sur un coup de tête prendre ma voiture pour partir à l’aventure, en Allemagne ou dans le Sud de la France. » (Ça c’était avant !)
De voyage, il en est assurément question dans ce disque que l’on peut considérer comme un concept EP qui tournerait autour du thème du départ, de l’ailleurs : « Le musicien est souvent confiné chez lui. Certes, il y a les tournées mais on doit souvent rester chez soi pour être dispo pour les enregistrements ou pour aller en studio. » Et aujourd’hui plus que de raison !

Alexandrie a le chic pour capter à travers ses morceaux la mélancolie propre au voyage, comme dans le clip de « L’eau ». Tourné dans les rues de Montréal, il s’apparente à un film de vacances, avec même le grain vintage que peuvent avoir ceux-ci.

 

 

Cette mélancolie propre au voyage est décuplée par les souvenirs de lieux connus autrefois qui ne seront plus jamais les mêmes les années passant : « Le titre “Les Sables-d’Olonne” évoque le souvenir de la douceur des vacances, enfant. Celle d’ une époque que l’on pourrait considérer comme l’âge d’or du tourisme, lorsque tu passais tes vacances sur ses grandes plages populaires. » Et qui dit mer dit bien sûr phare. Ce phare qui relie les êtres les uns aux autres : « J’ai co-écrit “Le Phare” avec ma sœur avec qui je jouais dans Clara Yucatan. C’est l’histoire de la distance qui sépare deux amoureux mais également l’histoire qui nous unit ma sœur et moi. »

Antoine Passard se montre, avec ce premier essai solo, très bon conteur. On a plaisir à se laisser bercer par ses histoires légères comme un film de Rohmer et on a déjà hâte d’entendre la suite de ses aventures.

Loin – Uptown Park

>> Site d’Alexandrie.

Alexandrie @ JC Polien

 

Texte : PIERRE ARNAUD JONARD
Photos : JC POLIEN

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